Sujet 2 : RESTITUTOR REIPULICAE

Re bonjour,
Je "travaille" actuellement sur la (pseudo) di archie Valentinien/Valens et suis perplexe quant à l'usage des RESTITUTOR REIPUBLICAE sur les revers. arrive t il que les victoires de l'un soient frappées sur les ateliers de l'autre de manières fréquentes? et ou doit on considérer occident/orient comme autonomes?.
Pourriez vous,vos majestés, m'orienter vers les lectures appropriées?
Merci

Les frappes de ce type sont communes à tout l'empire pour les 2 frères ; il n'y a pas de distinction entre eux pour les types monétaires utilisés = la séparation de l'empire n'est pas matérialisée dans le monnayage. Tout au plus peut il y avoir une répartition par officine au sein de chaque atelier

Le type RESTITVTOR REIPVBLICAE ne commémore pas une victoire, il s'agit d'une nouvelle dynastie qui arrive au pouvoir, le dernier des Constantinide, Julien II, est mort sur le front Perse, son successeur étouffé par les fumées d'un brasero ...

On espère une nouvelle ère qui sera apportée par ces restaurateurs de la république

L'assertion suivante est elle correcte pour mes VaVa: "A partir de 367 (peut etre dès 366), les ateliers frappent à l'effigie de l'empereur si et seulement si celui ci est présent (ou s'est installé) dans la cité"??

avant 367, j'ai pris connaissance d'ateliers itinérants qui compliquent ma compréhension.
merci

Effectivement le monnayage d'or semble frappé en présence de la cour impériale, ce qui n'implique par des ateliers itinérants mais des graveurs itinérants préparant des coins pour les ateliers recevant la suite impériale :

https://books.google.fr/books?id=m_Y-CgAAQBAJ&pg=PA713&lpg=PA713&dq=comitatus+et+solidus&source=bl&ots=F0IwrzEN9y&sig=tjQq_-SNenBZXpj6br0OjWiiz1s&hl=fr&sa=X&ved=0CCEQ6AEwAGoVChMIqYTIpajtxwIVRWkUCh125wSe#v=onepage&q=comitatus%20et%20solidus&f=false

https://books.google.fr/books?id=Igp8hxsHV_AC&pg=PA899&lpg=PA899&dq=comitatus+et+solidus&source=bl&ots=LDxbC7M4x8&sig=86rR5n9_VZCYDs5CkpNeeJMB2gU&hl=fr&sa=X&ved=0CCYQ6AEwAWoVChMIqYTIpajtxwIVRWkUCh125wSe#v=onepage&q=comitatus%20et%20solidus&f=false

Ne devrait t-on pas plutôt estimer simplement que les réserves d'or , par sécurité et pour être certain de pouvoir payer armée et logistique , suivaient l'empereur et ses armées les plus fidèles et aguerries ....??

@elag., @BRUTUS
Si on l'on prends Arles, avec KONS (TAN) à l'exergue, le revers des 2 VaVa est identique et les variantes communes.Il apparait plus que probable, que l'or faisait parti du voyage avec pourquoi pas des revers "prets à l'emploi", l'avers quant à lui étant frappé sur place à l'effigie du concerné.
Dans ce cas, il est légitime de s'interroger sur l'utilité de la présence du graveur dans le voyage

Mais il a été prouvé que des graveurs identiques ont produit des coins pour plusieurs ateliers différents ...

Dans la logique , il me semble plus sur et logique d'avoir un graveur sous la main , dans les déplacements de l'empereur accompagné d'or .

En effet , s'il fallait frapper un type spécial , pour un événement intervenu sur place (victoire , donation , commémoration , etc .....) , les coins ne pouvaient être préparés à l'avance. ?...!!

Après au niveau sécurité ,pour des types déjà déterminés et existant , "trimbaler" ensemble l'or et de quoi le monnayer , surtout vu la petite dimension des coins , représente un fort risque de perte et/ou de vol , avec la catastrophe possible du vol des 2 ensembles et de l'émission de vraies fausses monnaies , au double détriment économique de l'empire.

Le tres petit nombre de coins officiels retrouvés en fouilles ou ailleurs , pourrait aller dans ce sens , avec une destruction systématique des coins , afin d'éviter toute fraude , et garantir pour certain le fait d'une très grande prudence si ils étaient transportés .

Mais si on prenait le risque de transporter un stock d'or je ne vois pas pourquoi on aurait hésité à transporter des coins, immédiatement utilisables, quitte à changer de programme iconographique au pied levé si nécessaire. Il semble aussi probable que pour la durée de ce nouveau séjour, la présence de graveurs ait été également requise...
Sauf découverte archéologique il sera toujours difficile de dire qui (ou ce qui) voyageait avec les déplacements de l'empereur et de son comitatus d'une résidence impériale à l'autre.

avant 367, j'ai pris connaissance d'ateliers itinérants qui compliquent ma compréhension. 
merci

Le principe de l' "atelier itinérant" (terme mal choisi) qui est déjà utilisé sous Constantin, ne se systématise que sous les Valentiniens, et la présence du Comitatus (et de l'empereur) est même la règle administrativement retenue pour la frappe de l'or : Code théodosien 12.6,12 et 13, cité dans l'article d'Eric Fournier que je vous recommande de lire si le sujet vous intéresse: 

Un article fleuve et passionnant de Filippo Carlà, malheureusement en italien, parle à un moment de la manière plus souple dont ces ateliers pouvaient fonctionner antérieurement, sous Constance II:

"L'or dans l'antiquité tardive, aspects économiques et sociaux"

https://www.academia.edu/196592/Loro_nella_tarda_antichit%C3%A0_aspetti_economici_e_sociali

p.175 ;
« En ce qui concerne la frappe de l'or, les mêmes principes déjà à l'oeuvre à la période constantinienne demeurèrent effectifs : Et donc, aucune limitation de la production de solidi liée à la présence du Comitatus impérial, mais gestion de l'émission de l'or sur la base des nécessités militaires et économiques. En 352, par exemple, fut ouvert l'atelier de Milan, qui ne se subsitua pas à celui d'Aquilée tout proche mais devait compenser la perte des ateliers tombés sous le contrôle de Magnence.

Il n'en reste pas moins que la frappe est évidemment plus soutenue là où se trouve la cour impériale, et donc ceci concerne l'Orient, tandis qu'en Occident seules les nécessités militaires décident des quantités à produire. A Arles par exemple, le début de la production de l'or commence sous le césarat de Julien en relation avec les campagnes militaires de celui ci contre les barbares. »

Merci beaucoup