O tempora, O mores !
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O tempora, O mores !
Je ces jours les satyres de Juvenal (fin du 1er siècle après JC - début du 2ème siècle après JC).
Certains connaissent, d'autres peut-être non, mais j'aimerais connaître votre opinion sur divers sujets qui me paraissent vraiment très actuels.
En effet, les préoccupations de nos ancêtres, semblent-être les mêmes que les nôtres de nos jours.
Je posterai donc des extraits régulièrement, dont voici le premier. Vos commentaires et nos discussions nous rendrons peut-être plus... philosophes.
Le périph à 7h du matin, embouteillages, insécurité routière, zone piétonne !
"Le flot des gens qui marchent par devant nous bouche la route, celui des gens qui suivent nous presse aux reins. Un passant me donne un coup de coude, un autre me heurte d'un hais; Celui-ci me met sa poutre dans la figure, celui-là son grand vase. Un large soulier écrase les miens, un clou de soldat se plante dans un de mes doigts de pied. Des tuniques se déchirent qui venaient d'être reprisées. Une longue poutre est en équilibre sur un chariot qui vient, un pin se balance sur cet autre; Leur balancement menace la foule. Que l'essieu qui portera des marbres de Ligurie se brise et que cette montagne rocheuse verse, que restera-t-il des passants ? Qui retrouvera leurs membres, même leurs os".
N'en est-il pas de même en 2013 :?:
Certains connaissent, d'autres peut-être non, mais j'aimerais connaître votre opinion sur divers sujets qui me paraissent vraiment très actuels.
En effet, les préoccupations de nos ancêtres, semblent-être les mêmes que les nôtres de nos jours.
Je posterai donc des extraits régulièrement, dont voici le premier. Vos commentaires et nos discussions nous rendrons peut-être plus... philosophes.
Le périph à 7h du matin, embouteillages, insécurité routière, zone piétonne !
"Le flot des gens qui marchent par devant nous bouche la route, celui des gens qui suivent nous presse aux reins. Un passant me donne un coup de coude, un autre me heurte d'un hais; Celui-ci me met sa poutre dans la figure, celui-là son grand vase. Un large soulier écrase les miens, un clou de soldat se plante dans un de mes doigts de pied. Des tuniques se déchirent qui venaient d'être reprisées. Une longue poutre est en équilibre sur un chariot qui vient, un pin se balance sur cet autre; Leur balancement menace la foule. Que l'essieu qui portera des marbres de Ligurie se brise et que cette montagne rocheuse verse, que restera-t-il des passants ? Qui retrouvera leurs membres, même leurs os".
N'en est-il pas de même en 2013 :?:
Boutae- Miliarense léger
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Date d'inscription : 13/05/2013
Age : 65
Localisation : Haute-Savoie
Re: O tempora, O mores !
Oh non, un vieux dossier, on va reparler de décadence.
Mais surtout, continue, poste, je n'aurais plus d'excuses pour n'avoir pas lu Juvenal.
Mais surtout, continue, poste, je n'aurais plus d'excuses pour n'avoir pas lu Juvenal.
Invité- Invité
Re: O tempora, O mores !
Un texte plein de fraicheur Qui nous parle de notre peu d'importance et de la fragilité de la vie
Dardanvs- Solidus
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Localisation : Théopolis
Re: O tempora, O mores !
Juvenal ne dit rien sur les gaz d'echappement......???
Boutae.....!!
Boutae.....!!
Invité- Invité
Re: O tempora, O mores !
Genio popvli romani a écrit:Oh non, un vieux dossier, on va reparler de décadence.
Mais surtout, continue, poste, je n'aurais plus d'excuses pour n'avoir pas lu Juvenal.
Il faut expliquer à notre nouveau membre que tu fais allusion à un petit dada entre nous à propos de la notion de décadence. Je ne suis pas sûre d'ailleurs que si on débarrasse le terme de tout jugement de valeur nous soyons si loin de tomber d'accord.
Quant à Juvenal, Boutae, tu ne peux pas me faire plus plaisir que de lui faire une petite place sur ce forum.
Va voir ici:
https://www.nummus-bibleii.com/t3985-corpus-des-textes-antiques-traduits
Nous parlons bien sûr des Satires, et pas des satyres, je précise pour que Brutus ne soit pas trop déçu... quoi qu'on puisse trouver dans Juvénal quelques détails croustillants qui devraient lui plaire!
myriam- Piliers du forum
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Boutae- Miliarense léger
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Localisation : Haute-Savoie
Tapage nocturne et spéculation financière...
Voici deux autres extraits des satires (et pas satyres, Myriam, sinon... Pan !).
Toujours aussi actuels.
"On meurt d'insomnie ici, on est malade de mauvaises digestions qui entretiennent des fermentations dans l'estomac. Où louer un appartement où l'on puisse fermer l'oeil ? Il faut une fortune pour dormir dans notre ville. Voilà ce qui nous tue. Le passage embarrassé des voitures dans les rues étroites, le désordre bruyant du troupeau qui n'avance pas, ôteraient le sommeil à Drusus lui-même ou à des veaux marins".
"Et bien donc, quittons notre patrie. Laissons-y vivre Artorius et Catule; abandonnons la à ceux qui veulent nous faire prendre noir pour blanc, entrepreneurs sans vergogne qui soumissionnent pour les temples, les fleuves, les ports, le nettoyage des cloaques, les cadavres apportés au bûcher, la vente des esclaves aux enchères".
Bonne méditation
Toujours aussi actuels.
"On meurt d'insomnie ici, on est malade de mauvaises digestions qui entretiennent des fermentations dans l'estomac. Où louer un appartement où l'on puisse fermer l'oeil ? Il faut une fortune pour dormir dans notre ville. Voilà ce qui nous tue. Le passage embarrassé des voitures dans les rues étroites, le désordre bruyant du troupeau qui n'avance pas, ôteraient le sommeil à Drusus lui-même ou à des veaux marins".
"Et bien donc, quittons notre patrie. Laissons-y vivre Artorius et Catule; abandonnons la à ceux qui veulent nous faire prendre noir pour blanc, entrepreneurs sans vergogne qui soumissionnent pour les temples, les fleuves, les ports, le nettoyage des cloaques, les cadavres apportés au bûcher, la vente des esclaves aux enchères".
Bonne méditation
Boutae- Miliarense léger
- Messages : 1578
Date d'inscription : 13/05/2013
Age : 65
Localisation : Haute-Savoie
Re: O tempora, O mores !
Tu nous trouveras le passage où il décrit les inconvénients d'habiter dans un immeuble aux étages supérieurs? (plus la condition sociale était basse plus on montait de niveau jusqu'à l'équivalent de nos chambres de bonnes...) C'est pas triste si je me souviens bien!
...et on a même les gaz d'échappement !
C'est quoi la photo?
myriam- Piliers du forum
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Date d'inscription : 25/12/2011
"Fresque"
Bonjour Myriam,
Il s'agit d'une "espèce de fresque" que j'ai rephotographiée en entier ou presque :
[img][/img]
Pour la petite histoire, ma grand mère l'avait échangé avec des soldats allemands contre quelques bouteilles de vin !
Je l'ai retrouvé il y a quelques années mais cassée. Il manque la partie centrale qui représentait un petite chérubin à califourchon sur une panthère. Je l'ai recollé comme j'ai pu et je l'ai fixé au mur de la cuisine en laissant un espace pour la partie manquante. A peu près 40cm de largeur et en bas à gauche, il est écrit Clodion. Comme je m'appelle Claude, j'y ai vu un présage...
Juvenal suite : les malversations immobilières :
"A-t-on jamais à craindre l'éboulement de sa maison dans la fraîche Préneste, à Volsinie, prise dans ces collines boisées, dans la simple Gabris, à Tibur qui s'étage ?
Notre ville à nous repose en grande partie sur de fragiles étais : c'est la grande trouvaille des gérants; ils font boucher une vieille crevasse et vous invitent à dormir tranquille, sous la menace d'une catastrophe. Déjà Ucalégon réclame de l'eau, déjà il déménage son petit mobilier, déjà le troisième étage brûle.
Toi, tu l'ignore car les étages inférieurs ont beau s'affoler, un locataire sera le dernier à rôtir, c'est celui qui n'a entre lui et la pluie, que les tuiles où les tendres colombes viennent déposer leurs oeufs".
Un autre exemple bien contemporain : Inégalité devant la justice :
"Produits devant la justice romaine, un témoin aussi honorable que l'hôte choisit pour la déesse de l'Ida, ou un autre Numa, ou un héros pareil à celui qui arracha Minerve tremblante à son temple en flamme : "est-il riche ?" sera la première question, le souci de sa moralité sera le dernier. "Combien d'esclaves nourrit-il ?" "combien a-t-il d'arpents de terre ?" "combien de plats et de quelle taille sert-on à sa table ?". Autant vous avez d'argent dans vos coffres, autant on vous accorde de confiance.
Il s'agit d'une "espèce de fresque" que j'ai rephotographiée en entier ou presque :
[img][/img]
Pour la petite histoire, ma grand mère l'avait échangé avec des soldats allemands contre quelques bouteilles de vin !
Je l'ai retrouvé il y a quelques années mais cassée. Il manque la partie centrale qui représentait un petite chérubin à califourchon sur une panthère. Je l'ai recollé comme j'ai pu et je l'ai fixé au mur de la cuisine en laissant un espace pour la partie manquante. A peu près 40cm de largeur et en bas à gauche, il est écrit Clodion. Comme je m'appelle Claude, j'y ai vu un présage...
Juvenal suite : les malversations immobilières :
"A-t-on jamais à craindre l'éboulement de sa maison dans la fraîche Préneste, à Volsinie, prise dans ces collines boisées, dans la simple Gabris, à Tibur qui s'étage ?
Notre ville à nous repose en grande partie sur de fragiles étais : c'est la grande trouvaille des gérants; ils font boucher une vieille crevasse et vous invitent à dormir tranquille, sous la menace d'une catastrophe. Déjà Ucalégon réclame de l'eau, déjà il déménage son petit mobilier, déjà le troisième étage brûle.
Toi, tu l'ignore car les étages inférieurs ont beau s'affoler, un locataire sera le dernier à rôtir, c'est celui qui n'a entre lui et la pluie, que les tuiles où les tendres colombes viennent déposer leurs oeufs".
Un autre exemple bien contemporain : Inégalité devant la justice :
"Produits devant la justice romaine, un témoin aussi honorable que l'hôte choisit pour la déesse de l'Ida, ou un autre Numa, ou un héros pareil à celui qui arracha Minerve tremblante à son temple en flamme : "est-il riche ?" sera la première question, le souci de sa moralité sera le dernier. "Combien d'esclaves nourrit-il ?" "combien a-t-il d'arpents de terre ?" "combien de plats et de quelle taille sert-on à sa table ?". Autant vous avez d'argent dans vos coffres, autant on vous accorde de confiance.
Boutae- Miliarense léger
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Age : 65
Localisation : Haute-Savoie
Re: O tempora, O mores !
« Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » La Fontaine n'a pas emprunté que chez Esope...
Pour la terre cuite, http://fr.wikipedia.org/wiki/Clodion_(sculpteur)
myriam- Piliers du forum
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Re: O tempora, O mores !
myriam a écrit:
« Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » La Fontaine n'a pas emprunté que chez Esope...
Pour la terre cuite, http://fr.wikipedia.org/wiki/Clodion_(sculpteur)
Sympa pour ton lien ! Je ne m'étais pas posé la question, je pensais que c'était une "croute", en plus jusqu'à il y a quelques mois je ne connaissais pas l'étendue d'internet, je n'avais que les livres. J'ai trouvé ça joli et surtout familial ! Le vin est bu depuis belle lurette, mais le Clodion reste ! Grâce à toi, je (nous) le regarderons d'un autre oeil.
Mais d'où te viennent toutes tes connaissances... T'as un secret pour entasser des vies et t'en souvenir :?:
En parlant d'Esope, tu connais surement le palindrome : "Esope reste ici et se repose" !!
Boutae- Miliarense léger
- Messages : 1578
Date d'inscription : 13/05/2013
Age : 65
Localisation : Haute-Savoie
Toujours et encore Juvenal...
Les chauffeurs de taxi s'impatientent :!: :!:
" Je pourrais ajouter bien d'autres raisons à celle là, mais les mulets s'impatientent et le soleil baisse.
Il faut partir.
Il y a déjà un bon moment que le muletier agite sa badine pour me faire signe".
Encore un peu de ressemblance.
" Je pourrais ajouter bien d'autres raisons à celle là, mais les mulets s'impatientent et le soleil baisse.
Il faut partir.
Il y a déjà un bon moment que le muletier agite sa badine pour me faire signe".
Encore un peu de ressemblance.
Boutae- Miliarense léger
- Messages : 1578
Date d'inscription : 13/05/2013
Age : 65
Localisation : Haute-Savoie
Re: O tempora, O mores !
Salut Boutae
collègue haut savoyard
Moi je suis du côté de Namasce
Merci pour ces extraits de Juvenal effectivement trés actuels
collègue haut savoyard
Moi je suis du côté de Namasce
Merci pour ces extraits de Juvenal effectivement trés actuels
allobroge- Silique
- Messages : 920
Date d'inscription : 11/02/2012
Age : 63
Localisation : Haute Savoie
Re: O tempora, O mores !
allobroge a écrit:Salut Boutae
collègue haut savoyard
Moi je suis du côté de Namasce
Merci pour ces extraits de Juvenal effectivement trés actuels
Salut Allobroge
collègue haut Savoyard
Je suis annécien, mais exilé à Thonon depuis 16 ans pour des raisons professionnelles.
Ma ville natale me manque au plus haut point, mes parents habitent Sévrier alors j'y retourne de temps en temps, mais tu connais les problèmes de circulation chez nous (1heure 30 pour faire Thonon-Annecy)
Je ne désespère pas de retourner un jour habiter à Annecy, mais, pour le moment, je suis coincé à Thonon.
Quand mon père a vu que je me "mettais" aux romaines avec mon épouse, il m'a sorti des monnaies Savoyardes et m'en a donné quelques-unes (j'en attends d'autres, car en bon Savoyard, il ne donne jamais rien d'un seul coup!).
J'ignorais totalement qu'il avait collectionné ces monnaies à un moment donné !
Il s'agit de monnaies du règne de Charles-Emmanuel (XVI ème siècle)
J'en attends d'autres et je me permettrai de te contacter car j'ai vu dans d'autres post que tu connaissais aussi cette période.
A bientôt, j'espère
Arvi pas
Boutae
Boutae- Miliarense léger
- Messages : 1578
Date d'inscription : 13/05/2013
Age : 65
Localisation : Haute-Savoie
Juvenal (suite)... on aime ça !
Agressivité et violence gratuite :
" Mais un ivrogne agité, qui par hasard n'a encore rossé personne, et passe une nuit aussi lugubre que le fils de Pelée pleurant son ami; il se couche sur le nez, se retourne sur le dos. Non, pas moyen de trouver le sommeil; ou bien il lui faudra une bonne querelle. Or il a beau avoir l'effronterie de la jeunesse et du vin, il évite dans la rue quiconque a un manteau de pourpre, une escorte nombreuse, avec flambeaux et lampes qui lui conseille de passer au large.
Mais moi, qui ai l'habitude de rentrer chez moi à la lumière de la lune ou à la lueur d'une pauvre chandelle que j'économise, je ne lui en impose pas. Apprends comme s'engage la fameuse querelle, s'il y a querelle, lorsque l'adversaire frappe tandis que j'encaisse. Le gaillard se plante devant moi et m'intime l'ordre de m'arrêter : il faut bien obéir, quoi faire en effet avec un furieux qui d'ailleurs est le plus fort ?
"D'où viens-tu" crie-t-il ? "Chez qui t'es-tu farci de fèves et rempli de piquette ? Quel savetier t'a invité à partager ses poireaux et sa tête de mouton bouillie ? Tu ne réponds rien ? Parle où tu tâteras de mon pied. Où est ton bouge ? A quelle synagogue faut-il aller te chercher ? "
Méditer une réponse ou se retirer sans mot dire, qu'importe.
Dans les deux cas, se sont la gens à te frapper et par dessus le marché à t'appeler en justice.
Une seule ressource reste au pauvre diable : battu, meurtri de coups de points, il implore la faveur de partir avec quelques dents intactes."
" Mais un ivrogne agité, qui par hasard n'a encore rossé personne, et passe une nuit aussi lugubre que le fils de Pelée pleurant son ami; il se couche sur le nez, se retourne sur le dos. Non, pas moyen de trouver le sommeil; ou bien il lui faudra une bonne querelle. Or il a beau avoir l'effronterie de la jeunesse et du vin, il évite dans la rue quiconque a un manteau de pourpre, une escorte nombreuse, avec flambeaux et lampes qui lui conseille de passer au large.
Mais moi, qui ai l'habitude de rentrer chez moi à la lumière de la lune ou à la lueur d'une pauvre chandelle que j'économise, je ne lui en impose pas. Apprends comme s'engage la fameuse querelle, s'il y a querelle, lorsque l'adversaire frappe tandis que j'encaisse. Le gaillard se plante devant moi et m'intime l'ordre de m'arrêter : il faut bien obéir, quoi faire en effet avec un furieux qui d'ailleurs est le plus fort ?
"D'où viens-tu" crie-t-il ? "Chez qui t'es-tu farci de fèves et rempli de piquette ? Quel savetier t'a invité à partager ses poireaux et sa tête de mouton bouillie ? Tu ne réponds rien ? Parle où tu tâteras de mon pied. Où est ton bouge ? A quelle synagogue faut-il aller te chercher ? "
Méditer une réponse ou se retirer sans mot dire, qu'importe.
Dans les deux cas, se sont la gens à te frapper et par dessus le marché à t'appeler en justice.
Une seule ressource reste au pauvre diable : battu, meurtri de coups de points, il implore la faveur de partir avec quelques dents intactes."
Boutae- Miliarense léger
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Allo, non mais allo quoi !!!
Augmentation du racket. Mais que fait la police !
"Ce n'est pas tout encore. En fait de dangers, on risque de se voir dévaliser, dès l'heure où les maisons sont fermées et les boutiques muettes, volets clos, chaînes de sûreté mises aux portes. Ou bien un chenapan te surprend de son couteau. Pendant que nos gardes font la police dans les marais Pontins et dans les bois gallinaires, les briguants accourent au pillage de Rome. Quelle forge, quelles enclumes ne fabriquent des chaînes pour eux ! C'est le principal emploi de notre fer; C'est à craindre qu'on ne vienne à manquer de socs, de sarcloirs, et de houes. Qu'ils furent heureux les trisaïeuils de nos aïeuls, en ces siècles où la Rome des tribuns comme celle des rois se contenta d'une seule prison".
ou encore : L'argent ne fait pas le bonheur !
" Untel a péri trop confiant en sa force, en la merveille de ses muscles, mais la plupart sont victimes de l'argent, quand ils l'entassent avec passion, quand ils dépassent les autres patrimoines comme la baleine bretonne l'emporte sur le dauphin. Rappellez-vous les temps cruels où Néron fît cerner la maison de Longinus, les grands jardins du riche Sénèque, et le palais somptueux des Laterani; rarement le prétorien monte jusqu'aux mansardes. Si l'on sort la nuit avec le moindre vase d'argent uni, on craint le glaive et les pieux, l'ombre d'un roseau qui bouge au clair de lune fait frissonner, tandis que le voyageur aux poches vides chantera au nez du voleur. Le voeu le plus commun, qui s'entend dans tous les temples c'est que nos richesses et ressources augmentent, c'est que notre coffre fort soit le mieux garni du forum. Pourtant aucun poison ne se boit dans l'argile; au contraire, tremble, si tu prends en main une coupe décorée de pierreries et si le Sétine pétille dans l'or".
Bientôt un extrait un peu plus croustillant pour Brutus...
"Ce n'est pas tout encore. En fait de dangers, on risque de se voir dévaliser, dès l'heure où les maisons sont fermées et les boutiques muettes, volets clos, chaînes de sûreté mises aux portes. Ou bien un chenapan te surprend de son couteau. Pendant que nos gardes font la police dans les marais Pontins et dans les bois gallinaires, les briguants accourent au pillage de Rome. Quelle forge, quelles enclumes ne fabriquent des chaînes pour eux ! C'est le principal emploi de notre fer; C'est à craindre qu'on ne vienne à manquer de socs, de sarcloirs, et de houes. Qu'ils furent heureux les trisaïeuils de nos aïeuls, en ces siècles où la Rome des tribuns comme celle des rois se contenta d'une seule prison".
ou encore : L'argent ne fait pas le bonheur !
" Untel a péri trop confiant en sa force, en la merveille de ses muscles, mais la plupart sont victimes de l'argent, quand ils l'entassent avec passion, quand ils dépassent les autres patrimoines comme la baleine bretonne l'emporte sur le dauphin. Rappellez-vous les temps cruels où Néron fît cerner la maison de Longinus, les grands jardins du riche Sénèque, et le palais somptueux des Laterani; rarement le prétorien monte jusqu'aux mansardes. Si l'on sort la nuit avec le moindre vase d'argent uni, on craint le glaive et les pieux, l'ombre d'un roseau qui bouge au clair de lune fait frissonner, tandis que le voyageur aux poches vides chantera au nez du voleur. Le voeu le plus commun, qui s'entend dans tous les temples c'est que nos richesses et ressources augmentent, c'est que notre coffre fort soit le mieux garni du forum. Pourtant aucun poison ne se boit dans l'argile; au contraire, tremble, si tu prends en main une coupe décorée de pierreries et si le Sétine pétille dans l'or".
Bientôt un extrait un peu plus croustillant pour Brutus...
Boutae- Miliarense léger
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les hommes se féminisent...
Elle n'a pu supporter, Laronia, d'entendre un de ces personnages, sombres, s'écrier tant de fois: "où es-tu aujourd'hui, loi Julia, où dors-tu ?" Elle lui a répondu en souriant: "Heureux sont nos temps qui te feront censeurs des moeurs. Que Rome dès maintenant se résigne à la pudeur, car un troisième Caton lui est tombé du ciel. Mais cependant, dis-moi, où achètes-tu ce qui parfume ton coup velu ? N'aie pas honte de m'indiquer le patron de la boutique. Ah, si l'on agite lois et édits, il faut sortir avant toute autre la loi Scantinia: surveilles d'abord les hommes,qui en font plus que nous; mais eux, le nombre les défend, pareils aux phalanges où les boucliers se serrent les uns contre les autres; Concorde parfaite entre efféminés !.." Un jour, tu iras encore plus loin dans l'indécence; personne n'est arrivé d'une fois à la perfection de la honte. Tu finiras par faire partie de la confrérie des gens qui s'enferment chez eux, s'enrubannent le front, se mettent des colliers au cou et font leur cour à la Bonne Déesse en lui offrant le ventre d'une jeune truie et un grand cratère; mais ils renversent la tradition: Défense formelle aux femmes d'entrer, les mâles seuls ont droit à l'autel de la déesse. "Au large, profanes ! s'écrient-ils, aucune joueuse de flûte ne vient ici faire gémir son instrument." Il y en a un qui, d'un fin pinceau, allonge son sourcil au noir de fumée, il y travaille en clignant des yeux qu'il lève au ciel. Un autre boit dans un verre en forme de Priape, son énorme chevelure prise dans une résille d'or, habillé d'une étoffe d'azur brochée ou vert pâle unie, et c'est par la Junon du maître que jure son esclave. UN troisième tient un miroir, insigne d'Othon le débauché, dans lequel Othon se regardait en armes quand il donnait l'ordre de marche. Que les annales nouvelles et l'histoire de notre temps ne laissent pas échapper ce fait: Un miroir dans les bagages d'une guerre civile ! Il est assurément d'un grand chef de tuer Galba et de se soigner la peau ...
Boutae- Miliarense léger
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Le mariage homosexuel...
C'est un vieillard fanatique qui tient le rôle du prêtre, rare et mémorable modèle d'ample gosier, avantageux à engager comme professeur. Qu'attendent donc ces gens-là pour livrer au couteau, selon le mode phrygien, un appendice inutile ? Gracchus a donné quatre cent mille sesterces de dot à un joueur de cor; ou bien l'artiste ne jouait-il pas plutôt d'un instrument droit ? L'acte signé, le "tous nos voeux" prononcé, la noce, -c'est une belle noce- se met à table, l'époux tient la nouvelle "mariée" sur ses genoux. ô grands ! Est-ce du censeur que nous avons besoin ou bien de l'haruspice ?
Boutae- Miliarense léger
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Re: O tempora, O mores !
Juvenal a écrit:
Rappellez-vous les temps cruels où Néron fît cerner la maison de Longinus, les grands jardins du riche Sénèque, et le palais somptueux des Laterani;
Allusion à la Domus Aurea :
"Il étendit son palais depuis le mont Palatin jusqu'à Esquilin. Il l'appela d'abord « le Passage ». Mais, le feu l'ayant consumé, (et pour cause ! bien qu'il semble que là aussi on ne prête qu'aux riches! ) il le rebâtit, et l'appela « la Maison dorée ». Pour en faire connaître l'étendue et la magnificence, il suffira de dire que, dans le vestibule, la statue colossale de Néron s'élevait de cent vingt pieds de haut (…)Les salles à manger avaient pour plafonds des tablettes d'ivoire mobiles, qui, par différents tuyaux, répandaient sur les convives des parfums et des fleurs. La principale pièce était ronde, et jour et nuit elle tournait sans relâche pour imiter le mouvement du monde. Les bains étaient alimentés par les eaux de la mer et par celles d'Albula. Lorsque après l'avoir achevé, Néron inaugura son palais, tout l'éloge qu'il en fit se réduisit à ces mots : « Je commence enfin à être logé comme un homme. »" (Suétone, Vie de Néron, 31)
La Domus s'étendait sur une partie du Palatin, de l'Esquilin et du Cælius, et sur la vallée qui les sépare où se trouve le Colisée. Des fouilles en 2012 que l’on peut voir ont retrouvé sur le Palatin un système complexe souterrain qui serait l’axe du mécanisme nécessaire au parquet tournant dont parle Suétone. L’endroit sur le Palatin est splendide, avec vue en terrasse sur toute la ville…
http://grands-prix-2013.institut-de-france.fr/mission-archeologique-franco-italienne-de-la-vigna-barberini
Pour le coup velu, c'est une traduction bizarre mais qui génère bien des fantasmes!Mais cependant, dis-moi, où achètes-tu ce qui parfume ton coup velu
myriam- Piliers du forum
- Messages : 9153
Date d'inscription : 25/12/2011
Quant aux femmes....
Quelques "morceaux de choix" :
La femme d'un sénateur Eppia, a suivi une troupe de gladiateurs jusqu'à Pharos, jusqu'au Nil, jusqu'aux murailles de la trop fameuse Alexandrie. Sa maison, son mari, sa soeur, Eppia a tout oublié, elle ne se soucie plus de sa patrie; Elle a laissé ses enfants dans les pleurs et je vais t'étonner plus encore, elle a renoncé aux Jeux et à Pâris.
Elle avait déjà bravé l'honneur, qui est facile à balancer pour ces petites maîtresses. Les flots tyrrhéniens, les eaux ioniennes qu'on entend de loin retentir, toutes ces mers successives, elle les affronta intrépide.
Elle ne montre une âme forte, elle n'a de l'audace que pour se déshonorer.
Faut-il parler de l'hypomane, des formules magiques, du poison que les femmes destinent à l'enfant du premier lit.
Pourquoi Cesennia est-elle parfaite aux dires de son mari. Elle lui a apporté un million de sesterces : c'est le prix de ce certificat. Ce n'ai pas le carquois de l'amour qui amaigri ce mari, ni la lampe qui le brûle : les feux, les flèches viennent d'ailleurs, de la dot. Ainsi la liberté de l'épouse est payée, elle a toute licence de faire des signes, de répondre à des billets : c'est une vraie veuve la femme qui a épousé riche un mari cupide.
Qui donc ayant une femme qu'il lui faut combler de louanges, restera amoureux au point de ne pas la maudire au moins sept heures par jour.
Elle est donc reine chez son mari. Mais bientôt elle délaisse son royaume, veut changer de demeure, foule au pied le voile nuptial, s'envole, puis revient au lit méprisé, abandonnant la nouvelle maison dont on vient de décorer les portes, au seuil de laquelle les voiles sont encore suspendus, les rameaux verdoyants encore accrochés. Ainsi s'allonge la liste, ainsi se consomment huit maris en cinq automnes : beau motif d'épitaphe.
Et les manteaux tyriens et l'onguent d'athlète pour femme, qui les ignore ? Qui n'a vu les entailles du poteau qu'elles attaquent du glaive, le bouclier au poing, en apprenties zélées ? Quelle pudeur peut rester au coeur d'une femme casquée qui abdique son sexe ?
Toujours la dispute et les querelles au lit conjugal; On y dort guère. Et quand la femme est-elle le plus odieuse au mari ? Quand se montre-t-elle pire qu'une tigresse à qui on a arraché ses petits, c'est quand les plaintes lui servent à cacher quelques perfidies.
La nuit laissant là leur litière elles inondent de longs jets la statue de la déesse puis elles se chevauchent l'une l'autre et se pâment sous les regards de la lune. Enfin elles rentrent chez elles et toi, au petit jour, tu marches dans l'urine de ta femme en allant présenter tes devoirs à tes patrons.
Les hommes du moins songent quelques fois à l'utile; par crainte du froid et de la faim, ils se rappellent la leçon de la fourmi; mais une femme prodigue ne voit pas sa fortune s'en aller. Comme si l'argent pouvait se multiplier et renaître indéfiniment, comme si l'on devait trouver toujours plein le coffre où l'on puise, les femmes ne calculent jamais le prix de leurs plaisirs.
Il y a des femmes qui raffolent des Eunuques et de leurs baisers : pas de barbe piquante avec eux et pas de risque d'avoir à se faire avorter.
Si ta femme est musicienne, elle aura pour amant, en dépit de la fibule, tous les artistes embauchés par le préteur. Leurs instruments, sans cesse entre ses mains étincelleront au feu de ses pierreries.
Mais que ta femme chante, plutôt que de voler à travers la ville, hardie, se mêlant aux groupes d'hommes, apostrophant des généraux devant son mari, la tête haute, les seins aussi.
Elle va aux bains la nuit; il faut mobiliser pour elle dans la nuit quantité de cuvettes et tout un camp. Elle aime suer en grand tralala; quand ses bras épuisés par les poids lui tombent, l'habile masseur lui met les doigts au bon endroit et fait craquer le fémur.
Il n'y a rien qu'une femme ne se permette, rien où elle voit de la honte, du moment qu'elle porte au cou un collier d'émeraudes et aux oreilles de longs pendants.
Si ta femme acceptait qu'un enfant fasse tressaillir douloureusement ses flans élargis, qui sait si tu ne te trouverais pas le père d'un éthiopien et si tu n'aurais pas à consacrer ton testament à l'un de ces noirs héritiers sur qui l'on se refuse, dès le matin venu, à porter les yeux.
De ces magiciens l'un offre ses incantations l'autre vend des philtres de Thessalie avec lesquels une femme peut troubler la raison de son mari et lui donner de la pantoufle dans les fesses : voilà pourquoi tu perds le sens, pourquoi des nuées t'obscurcissent l'esprit, pourquoi tes actions les plus récentes ne te laissent pas le moindre souvenir.
Mais écouter Pontia s'écrier : -"oui j'en fait l'aveu, pour mes propres enfants j'ai préparé de l'aconit; on m'a prise sur le fait, impossible de nier, tout le crime est de moi". -"Tes deux enfants, cruelle vipère, dans un seul repas, tes deux enfants !". -"Sept, si j'en avais eu sept".
La femme d'un sénateur Eppia, a suivi une troupe de gladiateurs jusqu'à Pharos, jusqu'au Nil, jusqu'aux murailles de la trop fameuse Alexandrie. Sa maison, son mari, sa soeur, Eppia a tout oublié, elle ne se soucie plus de sa patrie; Elle a laissé ses enfants dans les pleurs et je vais t'étonner plus encore, elle a renoncé aux Jeux et à Pâris.
Elle avait déjà bravé l'honneur, qui est facile à balancer pour ces petites maîtresses. Les flots tyrrhéniens, les eaux ioniennes qu'on entend de loin retentir, toutes ces mers successives, elle les affronta intrépide.
Elle ne montre une âme forte, elle n'a de l'audace que pour se déshonorer.
Faut-il parler de l'hypomane, des formules magiques, du poison que les femmes destinent à l'enfant du premier lit.
Pourquoi Cesennia est-elle parfaite aux dires de son mari. Elle lui a apporté un million de sesterces : c'est le prix de ce certificat. Ce n'ai pas le carquois de l'amour qui amaigri ce mari, ni la lampe qui le brûle : les feux, les flèches viennent d'ailleurs, de la dot. Ainsi la liberté de l'épouse est payée, elle a toute licence de faire des signes, de répondre à des billets : c'est une vraie veuve la femme qui a épousé riche un mari cupide.
Qui donc ayant une femme qu'il lui faut combler de louanges, restera amoureux au point de ne pas la maudire au moins sept heures par jour.
Elle est donc reine chez son mari. Mais bientôt elle délaisse son royaume, veut changer de demeure, foule au pied le voile nuptial, s'envole, puis revient au lit méprisé, abandonnant la nouvelle maison dont on vient de décorer les portes, au seuil de laquelle les voiles sont encore suspendus, les rameaux verdoyants encore accrochés. Ainsi s'allonge la liste, ainsi se consomment huit maris en cinq automnes : beau motif d'épitaphe.
Et les manteaux tyriens et l'onguent d'athlète pour femme, qui les ignore ? Qui n'a vu les entailles du poteau qu'elles attaquent du glaive, le bouclier au poing, en apprenties zélées ? Quelle pudeur peut rester au coeur d'une femme casquée qui abdique son sexe ?
Toujours la dispute et les querelles au lit conjugal; On y dort guère. Et quand la femme est-elle le plus odieuse au mari ? Quand se montre-t-elle pire qu'une tigresse à qui on a arraché ses petits, c'est quand les plaintes lui servent à cacher quelques perfidies.
La nuit laissant là leur litière elles inondent de longs jets la statue de la déesse puis elles se chevauchent l'une l'autre et se pâment sous les regards de la lune. Enfin elles rentrent chez elles et toi, au petit jour, tu marches dans l'urine de ta femme en allant présenter tes devoirs à tes patrons.
Les hommes du moins songent quelques fois à l'utile; par crainte du froid et de la faim, ils se rappellent la leçon de la fourmi; mais une femme prodigue ne voit pas sa fortune s'en aller. Comme si l'argent pouvait se multiplier et renaître indéfiniment, comme si l'on devait trouver toujours plein le coffre où l'on puise, les femmes ne calculent jamais le prix de leurs plaisirs.
Il y a des femmes qui raffolent des Eunuques et de leurs baisers : pas de barbe piquante avec eux et pas de risque d'avoir à se faire avorter.
Si ta femme est musicienne, elle aura pour amant, en dépit de la fibule, tous les artistes embauchés par le préteur. Leurs instruments, sans cesse entre ses mains étincelleront au feu de ses pierreries.
Mais que ta femme chante, plutôt que de voler à travers la ville, hardie, se mêlant aux groupes d'hommes, apostrophant des généraux devant son mari, la tête haute, les seins aussi.
Elle va aux bains la nuit; il faut mobiliser pour elle dans la nuit quantité de cuvettes et tout un camp. Elle aime suer en grand tralala; quand ses bras épuisés par les poids lui tombent, l'habile masseur lui met les doigts au bon endroit et fait craquer le fémur.
Il n'y a rien qu'une femme ne se permette, rien où elle voit de la honte, du moment qu'elle porte au cou un collier d'émeraudes et aux oreilles de longs pendants.
Si ta femme acceptait qu'un enfant fasse tressaillir douloureusement ses flans élargis, qui sait si tu ne te trouverais pas le père d'un éthiopien et si tu n'aurais pas à consacrer ton testament à l'un de ces noirs héritiers sur qui l'on se refuse, dès le matin venu, à porter les yeux.
De ces magiciens l'un offre ses incantations l'autre vend des philtres de Thessalie avec lesquels une femme peut troubler la raison de son mari et lui donner de la pantoufle dans les fesses : voilà pourquoi tu perds le sens, pourquoi des nuées t'obscurcissent l'esprit, pourquoi tes actions les plus récentes ne te laissent pas le moindre souvenir.
Mais écouter Pontia s'écrier : -"oui j'en fait l'aveu, pour mes propres enfants j'ai préparé de l'aconit; on m'a prise sur le fait, impossible de nier, tout le crime est de moi". -"Tes deux enfants, cruelle vipère, dans un seul repas, tes deux enfants !". -"Sept, si j'en avais eu sept".
Boutae- Miliarense léger
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Re: O tempora, O mores !
La Domus s'étendait sur une partie du Palatin, de l'Esquilin et du Cælius, et sur la vallée qui les sépare où se trouve le Colisée. Des fouilles en 2012 que l’on peut voir ont retrouvé sur le Palatin un système complexe souterrain qui serait l’axe du mécanisme nécessaire au parquet tournant dont parle Suétone. L’endroit sur le Palatin est splendide, avec vue en terrasse sur toute la ville…
http://grands-prix-2013.institut-de-france.fr/mission-archeologique-franco-italienne-de-la-vigna-barberini
1000 et à toi pour l'info. J'avais lu que Suétone parlait de ce parquet tournant mais je ne savais pas qu'il avait été découvert.
Pour le coup velu, c'est une traduction bizarre mais qui génère bien des fantasmes!
Et Pan, c'est le coup du satyre !
Boutae- Miliarense léger
- Messages : 1578
Date d'inscription : 13/05/2013
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Re: O tempora, O mores !
BRUTUS a écrit:Ouais , ces romains satyre tout ce qui bouge.....!!
:INFODUJOUR:
Boutae- Miliarense léger
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Localisation : Haute-Savoie
Re: O tempora, O mores !
Bonsoir Boutae
avec plaisir pour tes savoyardes !
A l'occasion tu peux passer boire un coup chez moi : je suis donc juste à mi chemin entre Thonon et Anneçy
avec plaisir pour tes savoyardes !
A l'occasion tu peux passer boire un coup chez moi : je suis donc juste à mi chemin entre Thonon et Anneçy
allobroge- Silique
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Re: O tempora, O mores !
vraiment du partage Boutae!
Il faudrait pour apprécier pleinement le texte, des notes quasiment à chaque ligne.
Par exemple l’extrait que tu donnes fait mention de la loi Julia -18(Lex Julia de adulteriis et de pudicitia) réprimant l’adultère, l’impudicité et rendant le divorce plus difficile et la loi Scantinia –149, revue par Auguste ensuite, qui n’est pas une loi réprimant l’homosexualité mais plutôt protège contre le viol femmes et adolescents de condition libre et punit le citoyen qui se livrerait à la prostitution ou y contraindrait d’autres hommes libres.
Le monde romain en fait n’oppose pas homosexualité et hétérosexualité mais la relation sexuelle servile (imposée aux esclaves, hommes ou femmes et que l’on confond avec celle de l’homosexuel passif, l’ « impudicus »dans le sens originel) à la relation virile du plaisir pris activement. Seule la première est condamnable dans la société romaine, ce jugement allant du simple mépris social à la peine capitale durant les périodes plus puritaines. On traque ainsi chez son ennemi les signes d’un comportement efféminé mais on ne portera jamais aucun jugement sur le maître qui sodomise ses esclaves …
Pour ceux qui voudraient le texte intégral, je rappelle le site indispensable indiqué par Genio pour tous les auteurs antiques. http://remacle.org/
Quand je pense ce qu’on devait débourser pour acheter un malheureux tome des Catilinaires quand on voulait tricher à une version latine !
Il faudrait pour apprécier pleinement le texte, des notes quasiment à chaque ligne.
Par exemple l’extrait que tu donnes fait mention de la loi Julia -18(Lex Julia de adulteriis et de pudicitia) réprimant l’adultère, l’impudicité et rendant le divorce plus difficile et la loi Scantinia –149, revue par Auguste ensuite, qui n’est pas une loi réprimant l’homosexualité mais plutôt protège contre le viol femmes et adolescents de condition libre et punit le citoyen qui se livrerait à la prostitution ou y contraindrait d’autres hommes libres.
Le monde romain en fait n’oppose pas homosexualité et hétérosexualité mais la relation sexuelle servile (imposée aux esclaves, hommes ou femmes et que l’on confond avec celle de l’homosexuel passif, l’ « impudicus »dans le sens originel) à la relation virile du plaisir pris activement. Seule la première est condamnable dans la société romaine, ce jugement allant du simple mépris social à la peine capitale durant les périodes plus puritaines. On traque ainsi chez son ennemi les signes d’un comportement efféminé mais on ne portera jamais aucun jugement sur le maître qui sodomise ses esclaves …
Pour ceux qui voudraient le texte intégral, je rappelle le site indispensable indiqué par Genio pour tous les auteurs antiques. http://remacle.org/
Quand je pense ce qu’on devait débourser pour acheter un malheureux tome des Catilinaires quand on voulait tricher à une version latine !
myriam- Piliers du forum
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Date d'inscription : 25/12/2011
2 derniers pour la route !!!
Immigration et mélange des cultures :
"Je ne puis supporter, ô Quintus une ville devenue grecque. Grecque ? Quelle est en réalité la proportion d'achéens dans cette lie ? Il y a longtemps que de Syrie, l'Oronte est venu se jeter dans le Tibre; c'est la langue et les moeurs de là bas, c'est la harpe aux cordes obliques, se sont les flûtes et les tambourins barbares que ce fleuve charrie dans ses eaux. L'un arrive de la Haute Sicyone, l'autre d'Amydon, celui-ci d'Andros, celui-là de Samos, un autre encore Tralles ou d'Alabanda".
Et la dernière, croustillante pour Brutus : Les belles-mères :
" Et désespère de la paix du ménage tant que tu auras ta belle-mère; c'est la belle-mère qui enseigne l'art de ruiner joyeusement un mari, l'art de répondre avec ruse aux billets doux d'un séducteur; et c'est elle qui trompe les gardiens ou les corrompt. On se porte bien, elle n'en appelle pas moins Archigène et fait tomber les lourds vêtements; mais l'amant a été mandé, il se tient dans sa cachette; impatient, silencieux, il aiguise ses flèches. Peux-tu t'attendre à ce qu'une telle mère élève ses enfants dans des principes différents des siens ? L'intérêt d'une infame vieille est de mettre en circulation une fille infâme".
Pour la petite histoire concernant la place de la femme dans la société romaine. Elle est sous la dépendance de son père (pater familias), puis de son mari. À Rome, on ne conservait en général que la fille aînée. La mention de deux filles dans une famille romaine est exceptionnelle et il a été relevé ce que l'on appelle la "disparition forcée des cadettes". Le phénomène existait aussi chez les garçons chétifs ou victimes d’une malformation . Alors que les garçons reçoivent un prénom, ce qui est une marque d’individualité, les filles ne conservent que celui du père. Ce n’est qu’à la fin du IVème siècle que le droit de vie et mort sur ses enfants est retiré au pater familias .
Une matrone est une citoyenne romaine mariée, tandis qu'une femme âgée qui ne peut plus avoir d'enfant est appelée "anus" . Cependant, lorsqu'elles en avaient la volonté, elles pouvaient s'émanciper . Elles abandonnaient alors le foyer et la protection des dieux propres à leur famille.
"Je ne puis supporter, ô Quintus une ville devenue grecque. Grecque ? Quelle est en réalité la proportion d'achéens dans cette lie ? Il y a longtemps que de Syrie, l'Oronte est venu se jeter dans le Tibre; c'est la langue et les moeurs de là bas, c'est la harpe aux cordes obliques, se sont les flûtes et les tambourins barbares que ce fleuve charrie dans ses eaux. L'un arrive de la Haute Sicyone, l'autre d'Amydon, celui-ci d'Andros, celui-là de Samos, un autre encore Tralles ou d'Alabanda".
Et la dernière, croustillante pour Brutus : Les belles-mères :
" Et désespère de la paix du ménage tant que tu auras ta belle-mère; c'est la belle-mère qui enseigne l'art de ruiner joyeusement un mari, l'art de répondre avec ruse aux billets doux d'un séducteur; et c'est elle qui trompe les gardiens ou les corrompt. On se porte bien, elle n'en appelle pas moins Archigène et fait tomber les lourds vêtements; mais l'amant a été mandé, il se tient dans sa cachette; impatient, silencieux, il aiguise ses flèches. Peux-tu t'attendre à ce qu'une telle mère élève ses enfants dans des principes différents des siens ? L'intérêt d'une infame vieille est de mettre en circulation une fille infâme".
Pour la petite histoire concernant la place de la femme dans la société romaine. Elle est sous la dépendance de son père (pater familias), puis de son mari. À Rome, on ne conservait en général que la fille aînée. La mention de deux filles dans une famille romaine est exceptionnelle et il a été relevé ce que l'on appelle la "disparition forcée des cadettes". Le phénomène existait aussi chez les garçons chétifs ou victimes d’une malformation . Alors que les garçons reçoivent un prénom, ce qui est une marque d’individualité, les filles ne conservent que celui du père. Ce n’est qu’à la fin du IVème siècle que le droit de vie et mort sur ses enfants est retiré au pater familias .
Une matrone est une citoyenne romaine mariée, tandis qu'une femme âgée qui ne peut plus avoir d'enfant est appelée "anus" . Cependant, lorsqu'elles en avaient la volonté, elles pouvaient s'émanciper . Elles abandonnaient alors le foyer et la protection des dieux propres à leur famille.
Boutae- Miliarense léger
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Date d'inscription : 13/05/2013
Age : 65
Localisation : Haute-Savoie
Re: O tempora, O mores !
myriam a écrit:
Quand je pense ce qu’on devait débourser pour acheter un malheureux tome des Catilinaires quand on voulait tricher à une version latine !
« Jusqu’à quand, Catilina, abuseras-tu, enfin, de notre patience ?
Combien de temps encore serons-nous le jouet de ta fureur ?
Jusqu’où s’emportera ton audace effrénée ?
Patience... Fureur... Audace effrénée.......
Jusqu'à quand... Combien de temps... Jusqu'où.....
pour tes lumières
Boutae- Miliarense léger
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Age : 65
Localisation : Haute-Savoie
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