Crise monétaire de 354 et spéculation: la loi dite "à Rufinus"
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Crise monétaire de 354 et spéculation: la loi dite "à Rufinus"
Résumé de l’article de Roland Delmaire consacré à la loi IX,23.1 du code Théodosien (356 ap JC sous Constance II), qui a pour but d’enrayer la spéculation sur le monnayage en bronze (elle ne concerne donc pas les monnaies d'or et d'argent)
Le contexte : Vers 354, survenue de la 3e crise monétaire pour la période qui nous intéresse. (la 1ere toute fin du IIIe siècle, la seconde vers 336), due au manque de petit monnayage de bronze (quasi disparition des Ae3 VICTORIAE DD AVGG Q NN, puis des maiorinae), et fermeture provisoire (355-366) de l’atelier de Trèves qui fournissait 60% environ du petit numéraire du nord de la Gaule et de la Bretagne).
Pour pallier à cette crise, on introduit en 354 l’Ae3 FEL TEMP REPARATIO du type au cavalier tombant et on tente de limiter par cette loi la spéculation sur le bronze, en particulier son transport en quantités importantes (lingots ou monnaies) des régions mieux pourvues vers celles moins bien approvisionnées.
Concernant les « pecuniae » (centenionales et maiorinae), la loi interdit également aux commerçants leur fonte ou leur revente en tant que marchandise, et limite l’utilisation des « pecuniae vetitae » (ou « monnaies interdites » : ce que recouvre exactement ce terme reste sujet à débat) à un échange strictement local.
Ce qui paraît certain, c’est qu’il n’a jamais été question à aucune époque, ni même par cette loi, d’interdire ou de retirer de la circulation le monnayage d’ateliers irréguliers, (même les « imitations » des « usurpateurs » gaulois, fréquentes à l’époque constantinienne, réapparaissent vers 355-365 et au début du IVe siècle) mais d’en proscrire l’usage pour les transactions officielles (fisc, administrations) et les échanges commerciaux entre régions.
Le nombre d’imitations ne diminue d’ailleurs pas après cette loi. Dans les dépôts monétaires du nord de la Gaule après 354 les imitations du type FEL TEM REPARATIO et imitations constantiniennes (URBS ROMA, GLORIA EXERCITVS à une ou deux enseignes, CONSTANTINOPOLIS) prédominent sur les frappes officielles, à la différence du sud où elles restent beaucoup plus rares. Certaines de ces imitations pourraient être postérieures de 20 ans aux émissions officielles si l’on en juge à leur style parfois proche des imitations du type FEL TEMP REPARATIO.
Pour lire l’article dans son entier : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_2003_num_6_159_2509
Le contexte : Vers 354, survenue de la 3e crise monétaire pour la période qui nous intéresse. (la 1ere toute fin du IIIe siècle, la seconde vers 336), due au manque de petit monnayage de bronze (quasi disparition des Ae3 VICTORIAE DD AVGG Q NN, puis des maiorinae), et fermeture provisoire (355-366) de l’atelier de Trèves qui fournissait 60% environ du petit numéraire du nord de la Gaule et de la Bretagne).
Pour pallier à cette crise, on introduit en 354 l’Ae3 FEL TEMP REPARATIO du type au cavalier tombant et on tente de limiter par cette loi la spéculation sur le bronze, en particulier son transport en quantités importantes (lingots ou monnaies) des régions mieux pourvues vers celles moins bien approvisionnées.
Concernant les « pecuniae » (centenionales et maiorinae), la loi interdit également aux commerçants leur fonte ou leur revente en tant que marchandise, et limite l’utilisation des « pecuniae vetitae » (ou « monnaies interdites » : ce que recouvre exactement ce terme reste sujet à débat) à un échange strictement local.
Ce qui paraît certain, c’est qu’il n’a jamais été question à aucune époque, ni même par cette loi, d’interdire ou de retirer de la circulation le monnayage d’ateliers irréguliers, (même les « imitations » des « usurpateurs » gaulois, fréquentes à l’époque constantinienne, réapparaissent vers 355-365 et au début du IVe siècle) mais d’en proscrire l’usage pour les transactions officielles (fisc, administrations) et les échanges commerciaux entre régions.
Le nombre d’imitations ne diminue d’ailleurs pas après cette loi. Dans les dépôts monétaires du nord de la Gaule après 354 les imitations du type FEL TEM REPARATIO et imitations constantiniennes (URBS ROMA, GLORIA EXERCITVS à une ou deux enseignes, CONSTANTINOPOLIS) prédominent sur les frappes officielles, à la différence du sud où elles restent beaucoup plus rares. Certaines de ces imitations pourraient être postérieures de 20 ans aux émissions officielles si l’on en juge à leur style parfois proche des imitations du type FEL TEMP REPARATIO.
Pour lire l’article dans son entier : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_2003_num_6_159_2509
myriam- Piliers du forum
- Messages : 9153
Date d'inscription : 25/12/2011
Re: Crise monétaire de 354 et spéculation: la loi dite "à Rufinus"
Merci Myriam Un article très interressant
Re: Crise monétaire de 354 et spéculation: la loi dite "à Rufinus"
Je vois qu'on a les même sources.
D'ailleurs, la bibliographie du Monsieur sur le bas empire est bien fournie.
D'ailleurs, la bibliographie du Monsieur sur le bas empire est bien fournie.
Invité- Invité
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