le casse-tête des bustes, à propos d’un article de D. Hollard et G. Gautier

Dans un des derniers bulletins numismatique de la SFN (janvier 2020) on trouve un article de Dominique Hollard et Georges Gautier sur un nummus de Licinius au buste jovien, dont un exemplaire vient d’être acheté par la BNF.  
« Un nummus inédit de Licinius à effigie jovienne pour l’émission de réouverture de Lyon », BSFN 75/01.

« Inédit » n’était sans doute pas mérité, car un premier exemplaire avait été vendu en 2010 par Pegasi Numismatics, déjà dans la base depuis longtemps. Un deuxième vendu sur eBay en 2018, et enfin l’exemplaire de 2019 qui fait l’objet de l’article. Aucun n’avait échappé à David.  



Cet article relève la grande originalité de ce buste jovien, inspiré de celui de Trèves qu’on trouve sur les pseudo argentei dès 312-313 et sur les nummi de même revers de 318 319. En effet, il semble bien représenter un buste drapé tenant un foudre et un sceptre, contrairement à la description donnée dans la base et également dans le notinric de L. Stepniewski, qui hésite sur une trabea, en interprétant l’objet tenu comme une mappa.

http://www.notinric.lechstepniewski.info/7lyo-71.html

Pourtant il parait plus juste d’y voir comme les auteurs de l’article un foudre. Quand on y repense, c’est très étonnant que seuls deux ateliers gaulois aient poussé si loin et à deux reprises l’identification de Licinius à son dieu tutélaire. Tout au plus dans les ateliers orientaux sous son contrôle, existe-t-il une certaine ambiguïté entre des bustes visiblement consulaires tenant une mappa, (les bustes à droite) et d’autres où cet objet ressemble bien à un foudre avec un buste simplement drapé à gauche tenant un sceptre de l’autre main. Voir par exemple les bustes de Cyzique au revers IOVI CONSERVATORI AVGG ou d’Héraclée au revers PROVIDENTIAE AVGG.




Petite flagornerie de Constantin envers son rival avant de lui dévoiler ses véritables intentions...

pour le partage de cette information, Myriam.

Ce IVème siècle, qui à une époque me semblait si répétitif dans ses revers et représentations, ne cesse de nous surprendre par sa richesse et son iconographie.

Merci Myriam pour cette mise au point (j'ai corrigé les 3 fiches )

C'est étonnant en effet, surtout qu'il n'y a pas de parallèle pour Constantin qui pourrait se faire représenter avec des symboles solaires (couronne radiée notamment) ce qui n'est pas le cas pour les ateliers gaulois