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Re: Autres monnaies de Simo75
Je trouve que l'idée de la Gorgone est séduisante. Hélas, entre aléas de la frappe et l'usure de la circulation, impossible d'être affirmatif.
Chut- Miliarense léger
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Boutae- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
une rentrée d'époque républicaine:
Obverse : MARCELLINVS Bare head to right of M. Claudius Marcellus, consul in 222; behind, triskeles.
Reverse : MARCELLVS COS QVINQ M Claudius Marcelllus, togate and veiled, walking to right, carrying a Gallic trophy into the tetrastyle temple of Jupiter Feretrius.
Babelon (Cornelia) 69. Crawford 439/1. Sydenham 1147. 3,90 gr.
Ce denier honore un célèbre ancètre de Publius Cornelius Lentulus Marcellinus : le général romain Marcus Claudius Marcellus; 5 fois consul et célèbre entre autres pour avoir conquis la ville de Syracuse, retenue par plusieurs auteurs grecs comme la plus belle ville du monde à son époque.
On commence par un joli portrait de Marcellus dressé par Plutarque
Plutarque, Vie de Marcellus, II :
…Il n’y a aucun genre de combat auquel Marcellus ne fût apte, et où il ne se fût exercé ; toutefois, c’est dans le combat singulier qu’il se montrait supérieur à lui-même : jamais il ne refusa un défi, et il tua tous ceux qui osèrent le provoquer. En Sicile, il sauva Otacilius, son frère, en danger de perdre la vie, en le couvrant de son bouclier et en tuant ceux qui se jetaient sur lui. Aussi, dès sa jeunesse il avait reçu de ses généraux des couronnes et autres récompenses militaires. Sa réputation s’étant accrue encore, le peuple l’élut édile curule, et les prêtres, augure. L’augurat est un sacerdoce auquel la loi confie particulièrement le soin d’observer les signes des oiseaux, et d’en tirer des pronostics pour les choses à venir.
Pendant son édilité, il se vit dans la nécessité d’intenter une accusation qui lui répugnait. Il avait un fils du même nom que lui, jeune, beau, non moins estimé de ses concitoyens pour l’excellence de son éducation que pour sa bonne conduite…
Statue attribuée à M. Claudius Marcellus, Musée Capitolins, Rome
Commençons par le revers qui fait référence aux victoires de Marcellus sur les Insubres. On voit Marcellus déposer les armes de leur roi, Briotmartus et les consacrer à Jupiter dans le temple de Jupiter Férétrien.
Claudius Marcellus en Gaule Cisalpine (226-223 av. J.-C.)
L’expansion de l’empire romain vers le nord (Gaule Cisalpine) butait sur les peuples gaulois qui y résidaient depuis fort longtemps. Ci-dessous une carte :
Plusieurs peuples gaulois, les Insubres, les Boïens, les Taurins, et les Lingons de Cisalpine, ainsi que les Gésates de la vallée du Rhône, se sont ligués contre Rome.
Marcellus brigue son premier consulat en 222 et décide de poursuivre la guerre contre ces peuples.
Plutarque nous livre un témoignage de la campagne de Marcellus :
« Mais il paraît que les Gessates franchirent les Alpes, emmenèrent avec eux les Insubres, et renouvelèrent la guerre. Leur armée était déjà de trente mille hommes ; et, lorsque celle des Insubres, bien plus nombreuse encore, fut venue les joindre, alors, comptant sur leurs forces, ils marchèrent droit contre Acerres, ville située au delà du Pô. De là, le roi Britomartus s’en alla, avec un détachement de dix mille Gessates, ravager les campagnes voisines du Pô. Dès que Marcellus en fut informé, il laissa son collègue devant Acerres, avec toute l’infanterie pesamment armée et un tiers de la cavalerie ; et, prenant avec lui le reste de la cavalerie et les fantassins les plus agiles, au nombre d’environ six cents, il partit, et marcha jour et nuit sans s’arrêter ; enfin il tomba sur les dix mille Gessates près de Clastidium, bourgade de la Gaule nouvellement soumise aux Romains.
Mais il n’eut pas le temps de se reconnaître et de faire reposer sa troupe ; car à peine arrivait-il que les Barbares s’en aperçurent. Ils ne virent qu’avec dédain le petit nombre de ses fantassins ; quant à sa cavalerie, les Celtes n’en pouvaient faire aucun compte, étant particulièrement redoutables dans les combats de cavalerie, et passant pour y exceller ; d’ailleurs, dans cette circonstance ils avaient encore sur Marcellus, et de beaucoup, la supériorité du nombre. Incontinent ils se portèrent sur lui, pensant l’enlever d’emblée ; ils chargeaient avec beaucoup de vigueur, proférant des menaces terribles, et ayant le roi à leur tête.
Marcellus, pour les empêcher de se répandre autour de lui et de l’envelopper, ce qui leur était facile vu le petit nombre de ses gens, déploya ses escadrons sur une ligne fort étendue, en amincissant toujours son aile pour l’allonger, jusqu’à ce qu’il fût près de l’ennemi. Il se disposait à marcher en avant, quand son cheval, effrayé des cris sauvages que poussaient les Barbares, fit un demi-tour, et l’emporta en arrière malgré lui. Marcellus eut peur que cet accident ne causât parmi les Romains quelque trouble, suite d’une crainte religieuse ; il lui serra promptement la bride à gauche, lui fit achever le tour, et, le remettant en face de l’ennemi, il s’inclina devant le soleil et l’adora. Il parut ainsi avoir fait cette évolution non point sans le vouloir, mais précisément dans ce but ; car c’est la coutume à Rome de faire un tour sur soi-même avant de se prosterner devant les dieux. Au moment où il en vint aux mains, il fit vœu de consacrer à Jupiter Férétrien les plus belles armes qu’il prendrait sur les ennemis.
Dans le même temps, le roi des Gaulois l’aperçut ; et, conjecturant aux insignes dont il le voyait revêtu que ce devait être le chef de l’armée, il lança son cheval bien loin hors des rangs, et vint à sa rencontre en poussant le cri de guerre, en le défiant au combat, et en brandissant sa pique. C’était l’homme le plus grand des Gaulois ; son armure était toute resplendissante d’argent et de pourpre, et décorée de figures de diverses couleurs : on eût dit un astre étincelant. Marcellus parcourut des yeux la phalange ; et il lui sembla que ces armes étaient les plus belles de toutes : c’étaient donc celles qu’il devait offrir aux dieux pour accomplir sa promesse. Il piqua droit au guerrier, lui traversa la cuirasse d’un coup de javelot, et, de la roideur du choc, qu’augmentait l’élan du cheval de son ennemi, il le porta par terre vivant encore ; mais il l’acheva en lui assénant un deuxième et un troisième coup.
Puis, sautant aussitôt de son cheval, il dépouilla le corps de ses armes, et les éleva dans ses mains vers le ciel, en disant : « Ô toi qui regardes d’en haut les grandes actions, la conduite des généraux d’armée dans la guerre, leurs exploits dans les combats, Jupiter Férétrien, je te prends à témoin que je suis le troisième des Romains qui, en combattant chef contre chef, général contre roi, ai de ma main terrassé et tué mon ennemi, et consacré à toi les prémices des dépouilles, les dépouilles opimes. Accorde-nous le même succès dans le reste de cette guerre. »
Après cela, ses cavaliers engagèrent la mêlée ; mais ce ne fut pas un combat de cavalerie contre cavalerie, mais de cavaliers qui combattaient tout à la fois une cavalerie et une infanterie ; et ils remportèrent une victoire unique dans son genre, extraordinaire, incroyable : on n’a jamais écrit qu’une cavalerie si faible par le nombre ait vaincu à la fois tant de cavaliers et de fantassins réunis, soit avant cette journée, soit depuis. Marcellus fit un grand massacre des ennemis ; et, après s’être emparé de leurs armes et des richesses de leur camp, il alla rejoindre son collègue. Celui-ci soutenait péniblement la guerre contre les Celtes, sous les murs d’une fort grande et très-populeuse ville de la Gaule, nommée Milan ; les Celtes du pays la regardent comme leur métropole : aussi déployaient-ils l’ardeur la plus vive à la défendre. Cornélius assiégeait la ville, eux assiégeaient Cornélius. Lorsque Marcellus fut arrivé, les Gessates, ayant appris la défaite et la mort de leur roi, se retirèrent ; Milan fut prise, les Celtes livrèrent leurs autres villes, et se remirent, eux et leurs biens, à la discrétion des Romains. On leur accorda alors la paix à des conditions modérées.
Le Sénat décerna le triomphe à Marcellus seul. L’éclat de cette pompe, la richesse des dépouilles, et la taille extraordinaire des prisonniers firent de ce triomphe un des plus admirables que l’on eût jamais vus. Mais le spectacle le plus agréable pour les Romains, et le plus nouveau, c’était Marcellus lui-même portant au dieu l’armure complète du Barbare. Il avait fait couper un grand et beau chêne de montagne ; et, après l’avoir fait polir et arranger en forme de trophée, il y avait attaché et suspendu toutes les pièces de l’armure disposées en ordre et adaptées les unes aux autres. Quand la pompe se mit en marche, il monta sur le quadrige, et traversa triomphalement la ville, tenant dans ses mains, dressée en pied, cette statue-trophée, le plus remarquable et le plus bel ornement de son triomphe. L’armée suivait, revêtue d’armes superbes, et chantant des hymnes de victoire et des chants composés, pour cette occasion, à la louange du dieu et du général. C’est ainsi qu’il s’avançait : puis, quand il fut arrivé au temple de Jupiter Férétrien, il y entra, et il y offrit et consacra le trophée : il était le troisième, et il fut le dernier jusqu’à nos jours, qui consacra des dépouilles de cette espèce. Le premier qui remporta des dépouilles opimes fut Romulus sur Acron le Céninien ; le second fut Cornélius Cossus sur Tolumnius l’Étrusque ; et le troisième Marcellus sur Britomartus, roi des Gaulois. Depuis Marcellus, nul autre n’a eu cette gloire.
Le dieu auquel on consacra ces dépouilles est appelé Férétrien, suivant quelques-uns du mot grec qui exprime la manière dont ce trophée est porté en cérémonie, parce qu’alors beaucoup de mots grecs étaient encore mêlés à la langue latine. Suivant d’autres, ce mot est un surnom de Jupiter, qui signifie lançant la foudre ; parce que frapper se dit chez les Romains ferire. D’autres le font venir du mot qui exprime les coups que l’on porte dans les combats ; en effet, de nos jours encore, les Romains, quand ils poussent un ennemi qui les évite, s’animent les uns les autres en répétant le cri : « Feri ! » c’est-à-dire : « Frappe ! »
au droit on trouve le portrait de M. Claudius Marcellus. Il aura le mérite de s’emparer de la ville de Syracuse en 212 (le symbole du triskeles au revers y fait référence). En effet la ville fera défection en s’alliant à Hannibal après la mort du roi Hiéron, allié fidèle de Rome
une carte de la Méditerranée
Après les graves défaites infligées par Hannibal aux forces romaines, l’année 211 marque on tournant dans la Deuxième guerre punique. Les premiers succès de Scipion en Espagne et la prise de Syracuse par Marcellus sont les signes du redressement romain dans la guerre. Tite-Live nous livre une description intéressante de la prise de Syracuse par les légions romaines de Marcellus
la région de Syracuse (les romains attaquerons par le nord)
Tite-Live, Histoire romaine, XXV, 23
« …Pendant que les Romains pressaient le plus vivement le siège de Capoue, celui de Syracuse fut terminé par la constance et le courage du général et de l'armée, que seconda la trahison de quelques habitants.
En effet, au commencement du printemps, Marcellus avait hésité s'il tournerait ses armes contre Agrigente où commandaient Himilcon et Hippocrate, ou s'il continuerait le siège de Syracuse. Il voyait bien que cette ville était imprenable par la force, à cause de sa situation sur terre et sur mer, et par la famine, parce qu'elle tirait presque sans obstacle ses convois de Carthage. Cependant, pour ne rien négliger, il s'adressa, parmi les transfuges syracusains qui étaient dans son camp, aux personnages du plus haut rang, que leur éloignement pour les idées nouvelles avait fait bannir de leur patrie au moment de la défection; il les engagea à sonder les dispositions de leurs partisans et à leur promettre, s'ils lui livraient Syracuse, la conservation de leur liberté et de leurs lois.
(…)
. Un Lacédémonien, nommé Damippus, député par Syracuse au roi Philippe, avait été pris par la flotte romaine. Épicyde mettait un grand intérêt à le racheter; Marcellus ne s'y refusa point; la politique des Romains étant dès lors de rechercher l'amitié des Étoliens, alliés de Lacédémone. On choisit, pour traiter de ce rachat, un lieu qui, à mi-chemin de la ville et du camp, était, de part et d'autre, le plus favorable: c'était le port de Trogile, auprès d'une tour appelée Géléagre. Dans une de ces fréquentes entrevues, un Romain, ayant observé le mur de près, compta les pierres, mesura de l'oeil l'élévation de chacune d'elles, et au moyen d'un calcul qui lui donna la hauteur totale, il reconnut qu'en cet endroit la muraille était moins élevée que les assiégeants et lui-même ne l'avaient pensé, et qu'on pouvait en atteindre le sommet avec des échelles de médiocre grandeur. Il fit part de ses observations à Marcellus, qui ne crut pas devoir négliger cet avis; mais comme il n'était pas possible d'arriver à cet endroit des remparts, que sa faiblesse même faisait garder avec plus de soin, on attendait une occasion favorable.
Elle fut offerte par un transfuge qui vint annoncer que Syracuse allait, pendant trois jours, célébrer la fête de Diane, et qu'à défaut des autres provisions qui manquent dans un siège, le vin ne serait pas épargné dans les festins, Épicyde en ayant fait distribuer à toute la ville, et les grands à chaque tribu.
À cette nouvelle, Marcellus tient conseil avec un petit nombre de tribuns, fait choix avec eux des centurions et des soldats les plus capables d'exécuter une entreprise si hardie, se munit secrètement d'échelles, et ordonne au reste de l'armée de prendre de bonne heure la nourriture et le repos nécessaires, afin d'être prêts à marcher la nuit pour une expédition. Lorsqu'il juge que l'intempérance de la journée a plongé les assiégés dans le premier sommeil, sur un signal, il commande aux soldats d'un même manipule de porter des échelles, et conduit environ mille hommes à la file et en silence jusqu'à l'endroit indiqué. Les premiers gagnent sans tumulte et sans bruit le sommet de la muraille, et sont imités par les autres; car l'audace des premiers inspire du courage aux moins résolus. »
Tite-Live, Histoire romaine, XXV, 24
« Déjà les mille soldats étaient maîtres d'une partie des remparts. On fit approcher le reste des troupes, et, à l'aide d'un plus grand nombre d'échelles, elles escaladèrent le mur. Le signal leur était donné de l'Hexapyle (porte au nord de la ville) , où les premiers assaillants étaient parvenus au milieu d'une profonde solitude, la plupart des gardes, après s'être livrés à la débauche sur les tours, étant assoupis par le vin, ou achevant de s'enivrer. Quelques-uns cependant furent surpris et égorgés dans leurs lits. Près de l'Hexapyle était une petite porte que l'on se mit à rompre avec violence.
Et en même temps la trompette donna du haut des murs le signal convenu. Déjà de toutes parts ce n'était plus une surprise, mais une attaque à force ouverte; car on était arrivé au quartier des Épipoles, où les postes étaient nombreux. Il restait alors à effrayer plutôt qu'à tromper l'ennemi, et on y réussit. En effet, au premier son des trompettes, aux cris des Romains, qui occupaient les murailles et une partie de la ville, les sentinelles crurent que tout était au pouvoir de l'ennemi. Les uns s'enfuirent le long des murs, les autres sautèrent dans les fossés, ou y furent précipités par la foule des fuyards. Toutefois une grande partie des habitants ignoraient leur malheur, parce que tous étaient appesantis par le vin et par le sommeil, et que dans une ville aussi vaste, le désastre d'un quartier ne pouvait être aussitôt connu des autres.
Au point du jour, quand l'Hexapyle fut forcé, l'entrée de Marcellus avec toutes ses troupes réveilla les assiégés, qui coururent aux armes pour secourir, s'il était possible, une ville à moitié prise.
Épicyde sort de l'île appelée Nasos et se porte rapidement à la rencontre des assaillants, qu'il suppose avoir franchi les murs en petit nombre grâce à la négligence des gardes et qu'il espère repousser sans peine. Il reproche aux fuyards qu'il trouve sur son chemin d'augmenter les alarmes, de grossir les objets et d'exagérer le péril; mais quand il voit le quartier des Épipoles rempli d'ennemis, il se hâte, après avoir fait lancer sur eux quelques traits, de retourner vers l'Achradine, moins dans la crainte de ne pouvoir soutenir les efforts d'ennemis nombreux que dans le but de prévenir à l'intérieur une trahison qui pourrait naître de la circonstance, et lui fermer, au milieu du tumulte, les portes de l'Achradine et de l'île.
Et le beau final…
Marcellus, entré dans Syracuse, et, d'une hauteur, contemplant à ses pieds cette ville, la plus belle peut-être qui fût alors, versa, dit-on, des larmes, moitié de joie d'avoir mis fin à une si grande entreprise, moitié ému par le souvenir de l'antique gloire de cette cité. Il se rappelait deux flottes athéniennes coulées à fond, deux armées formidables détruites avec deux généraux illustres, tant de guerres hasardeuses soutenues contre Carthage, tant de tyrans et de rois si puissants, et avant tous, Hiéron, dont la mémoire était encore si récente, et qui s'était signalé par son courage, par des succès, surtout par les services qu'il avait rendus au peuple romain. «
Un anecdote : selon la tradition Archimède aidera les Syracusains à se défendre contre les attaques des romains par terre et mer.. Les témoignages des anciens nous parlent de machines incroyables inventées par Archimède (il périra par la suite après le siège)
Archimedes Directing the Defenses of Syracuse by Thomas Ralph Spence (1895).
Plutarque, Vie de Marcellus, XX
…« Les Romains donc ayant donné l'assaut de deux côtés différents, les Syracusains, consternés, restaient dans le silence, craignant de ne pouvoir résister à de si grands efforts, et à une puissance si redoutable. Mais quand Archimède eut mis ces machines en jeu, elles firent pleuvoir sur l'infanterie romaine une grêle de traits de toute espèce et des pierres d'une grosseur énorme, qui volaient avec tant de roideur et de fracas, que rien n'en pouvait soutenir le choc, et que, renversant tous ceux qui en étaient atteints, elles jetaient le désordre dans tous les rangs.
Du côté de la mer, il avait placé sur les murailles d'autres machines qui, abaissant tout à coup sur les galères de grosses antennes en forme de crocs, et cramponnant les vaisseaux, les enlevaient par la force du contrepoids, les laissaient retomber ensuite, et les abîmaient dans les flots; il en accrochait d'autres par la proue avec des mains de fer ou des becs de grue, et, après les avoir dressées sur leur poupe, il les enfonçait dans la mer, ou les amenait vers la terre par le moyen de cordages qui tiraient les uns en sens contraire des autres; là, après avoir pirouetté quelque temps, elles se brisaient contre les rochers qui s'avançaient de dessous les murailles, et la plupart de ceux qui les montaient périssaient misérablement.
On voyait sans cesse des galères, enlevées et suspendues en l'air, tourner avec rapidité, et présenter un spectacle affreux : quand les hommes qui les montaient avaient été dispersés et jetés bien loin, comme des pierres lancées avec des frondes, elles se fracassaient contre les murailles; ou les machines venant à lâcher prise, elles retombaient dans la mer. La machine que Marcellus faisait avancer sur huit galères liées ensemble était appelée sambyce, à cause de sa ressemblance avec l'instrument de musique de ce nom.
Elle était encore assez loin des murailles, lorsque Archimède lança contre elle un rocher du poids de dix talents ; ensuite un second, puis, un troisième, qui, la frappant avec un sifflement et un fracas horribles, en détachèrent les appuis, et donnèrent aux vaisseaux de si violentes secousses, qu'ils se séparèrent les uns des autres. Marcellus, ne sachant plus que faire, se retira promptement avec ses galères, et envoya l'ordre aux troupes de terre de faire aussi leur retraite. »
Marcellus meurt en 208 à cause d’un piège tendu par Hannibal:
« Pour Hannibal, peu lui importait le sort des autres ; mais dès qu’il sut que Marcellus était tombé, il accourut sur les lieux ; et, debout près de son cadavre, il observa longtemps ses traits et la vigueur de ses membres, sans laisser échapper une parole insolente, sans laisser paraître aucun signe de la joie qu’il aurait pu éprouver en voyant mort un ennemi actif et dangereux. Seulement il témoigna son étonnement d’une mort aussi étrange et inattendue ; puis il lui ôta son anneau, couvrit son corps d’ornements convenables, l’ensevelit magnifiquement et le brûla. Après avoir renfermé ses restes dans une urne d’argent, sur laquelle il mit une couronne d’or, il les envoya au fils de Marcellus. Ceux qu’il en chargea rencontrèrent quelques Numides, qui voulurent leur enlever l’urne ; ils résistèrent ; les Numides usèrent de violence, mirent les armes à la main, et répandirent les ossements à terre. Annibal, en apprenant la nouvelle, dit à ceux qui étaient auprès de lui : « Il est donc impossible de rien faire contre la volonté de Dieu ! » Il punit les Numides, mais il ne se mit plus en peine de faire reporter, ni même de faire recueillir ces restes ; comme s’il avait cru qu’un dieu eût voulu, après une mort si étrange, priver non moins étrangement Marcellus de la sépulture. Ainsi le rapportent Cornélius Népos et Valère Maxime. Suivant Tite-Live et César Auguste l’urne fut rapportée au fils de Marcellus, qui fit à son père de magnifiques funérailles.
Outre les monuments que Marcellus avait élevés dans Rome, il fit construire en Sicile le gymnase de Catane ; il avait consacré, dans Samothrace, des statues et des tableaux de Syracuse, aux dieux appelés Cabires ; et à Lindus dans le temple de Minerve. Dans ce dernier endroit on voyait aussi sa statue, portant, nous dit Posidonius, l’inscription suivante :
Passant, tu vois ici un Romain, astre resplendissant de son pays,
Claudius Marcellus, fils de pères illustres.
Sept fois il exerça la puissance consulaire, en des temps de combats,
Et il versa à grands flots le sang des ennemis.
L’auteur de l’inscription a ajouté les deux proconsulats au nombre des cinq consulats.
simo75- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
Superbe denier
myriam- Piliers du forum
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Re: Autres monnaies de Simo75
En attendant la rentrée numismatique voici un denier de Vespasien
frappé en 71 ap. j.-C, au début de son règne. Le style est résolument oriental; l'atelier se situe à Ephèse. Le revers est intéressant; il montre une figure féminine qui est communément associée à Cybèle. La légende exalte la propagande vespasienne (PACI ORB TERR AVG) et fête la paix retrouvée dans l'Empire
A noter que comme d'autres monnaies de Vespasien issues des ateliers orientaux on peut voir les traces de compas au revers.
Obv: IMP CAESAR VESPAS AVG COS III TR P P P; Head of Vespasian, laureate, r.
Rev: PACI ORB TERR AVG; Bust of woman, draped, wearing crown of towers, r.; below, EPHE
RIC 1433
frappé en 71 ap. j.-C, au début de son règne. Le style est résolument oriental; l'atelier se situe à Ephèse. Le revers est intéressant; il montre une figure féminine qui est communément associée à Cybèle. La légende exalte la propagande vespasienne (PACI ORB TERR AVG) et fête la paix retrouvée dans l'Empire
A noter que comme d'autres monnaies de Vespasien issues des ateliers orientaux on peut voir les traces de compas au revers.
Obv: IMP CAESAR VESPAS AVG COS III TR P P P; Head of Vespasian, laureate, r.
Rev: PACI ORB TERR AVG; Bust of woman, draped, wearing crown of towers, r.; below, EPHE
RIC 1433
simo75- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
Punaise ! Très jolie rareté ! Ca fait plaisir de détenir ce genre de monnaie
Re: Autres monnaies de Simo75
Bravo Simo, un très beau choix comme d'habitude
myriam- Piliers du forum
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Re: Autres monnaies de Simo75
un type de monnaie qu'on voit pas souvent sur le forum
Denier M. ABURIUS GEMINUS (132 av. J.-C.)
Obv: Helmeted head of Roma right, GEM behind
Rev: Sol in quadriga, M.ABVRI below, ROMA in ex
simo75- Miliarense léger
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Date d'inscription : 20/08/2013
Age : 48
Re: Autres monnaies de Simo75
une monnaie que vous ne risquerez pas de la croiser souvent sur ce forum dédié au 3-4ème siècle:
Denier AUGUSTE (19-18 av. J.-C.)
Obverse : Laureate head right /
Reverse Rectangular altar inscribed FORT • RED •/CAES • AVG •/S • P • Q • R • in three lines.
RIC I 54a
simo75- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
je continue avec les Flaviens.
Cette fois-ci un denier de l'atelier de Lyon qui ne restera pas ouvert longtemps. le denier fait référence à la dynastie que Vespasien veut fonder avec ces deux fils. Le denier date du début de son régne (TR P), le style lyonnais du buste est super. Ce revers dynastique a été frappé à Rome et Lyon. Les 2 sont rares, ce dernier davantage
Denier VESPASIEN (71 av J.-C.)
Aver :IMP CAESAR VESPASIANUS AVG TR P, laureate head left
Revers : TITUS ET DOMITIAN CAESARES PRIN. IVEN. Titus and Domitian seated left, each holding branch
RIC 1124 (R)
Mint : Lyon
simo75- Miliarense léger
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Date d'inscription : 20/08/2013
Age : 48
Re: Autres monnaies de Simo75
encore un denier des Flaviens
denier VESPASIEN
voici un rare denier de Vespasien, daté de 75 ap. J.-C et frappé à Rome.
Au revers on peut voir une ciste mystique. Une ciste était un récipient de forme cylindrique très utilisé dans l'Antiquité comme récipient pour des objets de toilette. Elle avait également une utilisation rituelle, notamment comme récipient des serpents sacrés pendant les cultes dyonisiaques.
la monnaie pourrait avoir circulé dans les provinces orientales comme "souvenir" de l'activité des ateliers monétaires orientaux, fermés par Vespasien au début des années 70 ap. J.-C
Obv: IMP CAESAR VESPASIANVS AVG; Head of Vespasian, laureate, r.
Rev: PON MAX TR P COS VI; Victory, draped, holding wreath extended in r. hand and palm upright in l., standing l. on 'cista mystica', on either side of which is a snake, coiling up on it's tail, facing inwardly.
simo75- Miliarense léger
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Date d'inscription : 20/08/2013
Age : 48
Re: Autres monnaies de Simo75
belle rareté
Dardanvs- Solidus
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Date d'inscription : 26/06/2011
Age : 40
Localisation : Théopolis
Re: Autres monnaies de Simo75
sympa , on voit bien les 2 serpents ....!!
Mais ou sont les :ped: ....!!
Invité- Invité
Re: Autres monnaies de Simo75
Très belle trouvaille
tarusate- Miliarense Lourd
- Messages : 3605
Date d'inscription : 16/01/2013
Age : 74
Localisation : bordeaux
Re: Autres monnaies de Simo75
tres jolie buste ..
Alverne44- Miliarense léger
- Messages : 1770
Date d'inscription : 10/06/2012
Age : 55
Localisation : dans l'ouest ...
Re: Autres monnaies de Simo75
Magnifiques ces trois deniers
myriam- Piliers du forum
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Date d'inscription : 25/12/2011
Re: Autres monnaies de Simo75
pour changer un peu des romaines ...
Drachme ARIOBARZANES I PHILOROMAIOS (96-63 av. J.-C.)
un des derniers rois de CAppadoce, avant que les romains l'intègrent dans l'Empire
AR Drachm (4,83g).
Obverse : Diademed head right /
Reverse : ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΑΡΙΟΒΑΡΖΑΝΟΥ ΦΙΛΟΡΩΜΑΙΟΥ ; Athena Nikephoros standing left; 2 monograms, [date] in exergue. Good VF.
simo75- Miliarense léger
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Age : 48
Re: Autres monnaies de Simo75
superbe
tarusate- Miliarense Lourd
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Age : 74
Localisation : bordeaux
tolstoi- Double Maiorina
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Date d'inscription : 04/06/2012
Age : 34
Re: Autres monnaies de Simo75
une des plus belles pièces de ma collection des Flaviens
Denier VESPASIEN
frappé en 73 ap. J.-C., atelier romain. Noté C (????) dans le RIC il est néanmoins beaucoup plus rare. Un seule exemplaire récensé dans le trésor de Reka Devnia. La couronne de chêne répresente la couronne civique. On connait pas l'occasion par laquelle la couronne fut décernée à Vespasien
Obv: IMP CAES VESP AVG P M COS IIII CEN Head of Vespasian, laureate, r.
Rev: SPQR within oak wreath with serrate leaves, acorns, and six long spikes
simo75- Miliarense léger
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Dardanvs- Solidus
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Re: Autres monnaies de Simo75
Encore et toujours superbe!
tolstoi- Double Maiorina
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Re: Autres monnaies de Simo75
Splendide !!
fostyne- Piliers du forum
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Re: Autres monnaies de Simo75
super jolie
Alverne44- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
une belle républicaine
Denier L. Hostilius Saserna (48 av. J.-C.)
Obv. Head of a female Gallic captive to right; behind, carnyx.
Rev. L. HOSTILIVS SASERNA, Cult statue of Diana facing, holding spear in her left hand and resting her right on the head of a stag leaping to left.
Craw. 448/3.
simo75- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
Pour moi l'avers est splendide, du moins cette femme et le carnix a l'arrière, je ne connaissais pas de monnaie avec un représentation de cette instrument :areu: :areu:
Alverne44- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
vraiment, superbe monnaie
Dardanvs- Solidus
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Re: Autres monnaies de Simo75
Alverne44 a écrit:Pour moi l'avers est splendide, du moins cette femme et le carnix a l'arrière, je ne connaissais pas de monnaie avec un représentation de cette instrument :areu: :areu:
AURELIA.
118.av J.C.. Denier (AR, 3.76g). Narbonne.
Tête coiffée d'un casque phrygien de Roma à droite.
Revers : Le roi arverne Bituit dans un bige à droite.
Babelon 20. Crawford 282/1.
Finement patiné. Recherché. Très bel exemplaire.
Note : Pour ce type, M. Crawford a relevé une estimation de 85 coins de droit et de 106 coins de revers. Ce denier semble beaucoup plus rare que ne le laisse présager l’estimation du nombre de coins
Ce denier commémore l'effondrement de l'Empire arverne en 121 avant J.-C. et la défaite de son roi, Bituit (Bituitus). La province de Narbonnaise fut créée pour défendre la "Provincia" et les intérêts de Rome en Gaule Transalpine. La ville de Narbonne (Narbo Martius) fut fondée en 118 avant J.-C. Cinq monétaires sous la conduite de Lucius Licinius Crassus et de Cneius Domitius Ahenobarbus frappèrent des deniers "serrati" (dentelés, pour éviter les contrefaçons et les sauçages) : Marcus Aurelius Scaurus, Lucius Cosconius, Caius Malleolus, Lucius Pomponius et Lucius Porcius Licinius. M. H. Zehnacker pense comme Sydenham que cette série aurait été fabriquée entre 112 et 109 avant J.-C. Michael Crawford penche pour 118 avant J.-C., l'année même de la dédicace de la nouvelle cité. M. H. Zehnacker in Moneta, p.849, faisait remarquer que : "Les revers présentent une plus grande unité, manifestement due à la gravure d'un prototype spécial, Bituitus sur son char". De plus le roi est représenté menaçant, chargeant, donnant ainsi une impression de danger qui renforce le rôle de son vainqueur Domitius. Ce revers n'est pas sans analogie avec celui de Lucius Hostilius Saserna qui sera utilisé soixante-dix ans plus tard (48 avant J.-C.), présentant cette fois-ci Vercingétorix, dans la même attitude combative (RCV 418).
Dardanvs- Solidus
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Re: Autres monnaies de Simo75
http://www.thehistoryblog.com/wp-content/uploads/2012/12/silver-denarius-48-BC-Albinus-Bruti.jpg
il y a aussi ce denier avec la paire ....
il y a aussi ce denier avec la paire ....
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Re: Autres monnaies de Simo75
Très belle monnaie, de joli style.
Chut- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
jamais vu un denier de la rep avec des carnix
deja en sois le carnix est tres rare seul quelque exemplaire ont été retrouvé il y à quelque année
superbe en tout cas
deja en sois le carnix est tres rare seul quelque exemplaire ont été retrouvé il y à quelque année
superbe en tout cas
Invité- Invité
Re: Autres monnaies de Simo75
c'est vraiment superbe
Alverne44- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
Le monétaire Hostilius Saserna est décrit comme un proche de César par des sources historiques. Gaius et Publius Hostilius Saserna sont à côté de César dans sa campagne africaine de 46. Le monétaire est peut-être leur frère.
Ses liens avec César apparaissent de manière claire dans le monnayage de Saserna qui prend son inspiration de la propagande filo-césarienne à travers l'exaltation de la campagne de César en Gaule.
Mon denier est un bon exemple, mais il y a aussi:
L. Hostilius Saserna AR Denarius. Rome, 48 BC.
Female head right wearing oak wreath /
L HOSTILIVS SASERNA, Victory walking right, holding trophy over left shoulder, and caduceus in right hand. Crawford 4481/1a; Sydenham 951; Hostilia 5
n'oublions pas la personnification masculine du gaulois combattant dans ce denier
L. Hostilius Saserna, 48 BC. Denarius Rome.
Bearded male head to right, his hair straggling out behind him; cloak around neck and Gallic shield behind.
Rev. L.HOSTILIVS / SASERN Nude Gallic warrior, holding shield with his left hand and hurling spear with his right, standing left in a galloping biga being driven to right by a seated charioteer holding a whip.
A noter que une autre triumvir monétaire de 48 exaltera les victoires de César : Decimus Postumius Albinus Bruti f. (48 J.-C.). Ce ne guère étonnant, il fut lieutenant de César:
on retrouve le carnyx au revers de ce denier (exemplaire de ma collection):
Tête casquée de Mars imberbe à d.
Rv. Deux carnyx en sautoir; dans le champ, bouclier ovale et bouclier rond; ALBINVS - BRVTI. F
3,81 gr.
le monétaire Pansa, toujours en 48, frappera un rare denier exaltant les prouesses de César
C. Vibius C.f. C.n. Pansa Caetronianus. Circa 48 BC. AR Denarius
Laureate head of Liberty right /
Roma seated on Gaulish shields, crowned by Victory.
Crawford 449/4; Sear, CRI 23; Vibia 20.
simo75- Miliarense léger
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Re: Autres monnaies de Simo75
Des monnaies mythiques ! En particulier celle où on voit un guerrier gaulois à l'avers que certains ont assimilé à Vercingétorix
Re: Autres monnaies de Simo75
Un magnifique denier
On peut voir raisonnablement dans le portrait d'avers une personnification de la Gaule, assez proche de celle au carnyx et aux cheveux longs retenus par un simple bandeau figurant sur la cuirasse de l'Auguste de Prima Porta
Ou plus simplement une représentation classique de captive gauloise, rien ne permet de trancher. Un problème identique se pose aussi concernant le très discutable "Vercingétorix" de l'autre denier de ce même monétaire Hostilius Saserna.
Le revers n'est pas d'interprétation facile non plus. Cette Artémis de style grec archaïque est souvent décrite comme une "Diane d'Ephèse", bien loin de la célèbre Artemis polymaste peut-être mal nommée.
Pourtant la référence à Ephèse est vraisemblable. Les ioniens de Phocée sont d'après Strabon, passés à Ephèse pour y prélever un simulacre de la déesse avent de quitter l'Asie mineure pour fonder Massalia. Ils le placèrent dans l'Artemision, le temple qu'ils consacrèrent à leur déesse protectrice dès leur arrivée à Marseille, vers 600 av JC.
http://www.cndp.fr/archive-musagora/merveilles/merveillesfr/temple-artemis/ephesia-hors-ephese.html
Ce revers figurant une idole emblématique de la colonie grecque pourrait donc célébrer la prise de Massalia par les troupes de Jules César après le siège de 49 av JC. Ce ne serait pas une référence à la guerre des Gaules mais à la guerre civile qui suivit opposant César et Pompée.
Il n'est pas impossible que les iconographies soient parfois à double lecture. Même pour l'avers, on y a longtemps vu la déesse Pallor (Pâleur) plutôt que la "Gallia comata" et le dieu Pavor (Effroi) à la place de Vercingétorix pour le second denier de Saserna. Pallor et Pavor, le couple de dieux à qui Tullus Hostilius, 3e roi de Rome et "ancêtre" d'Hostilius Saserna, avait dédié un temple dans sa guerre contre Albe. Même dans ce cas il ne faudrait pas exclure pour autant l'interprétation plus immédiate que pouvait en faire le Romain moins "lettré" contemporain de Jules César, celle du portrait-type d'un couple de Gaulois vaincus.
Au total, un denier honorant probablement les victoires de César en Gaule (guerre de conquête et guerre civile confondues) mais où le magistrat monétaire comme c'était fréquemment le cas à la fin de la période républicaine, a su habilement insérer des références à son illustre et royale ascendance?
On peut voir raisonnablement dans le portrait d'avers une personnification de la Gaule, assez proche de celle au carnyx et aux cheveux longs retenus par un simple bandeau figurant sur la cuirasse de l'Auguste de Prima Porta
Ou plus simplement une représentation classique de captive gauloise, rien ne permet de trancher. Un problème identique se pose aussi concernant le très discutable "Vercingétorix" de l'autre denier de ce même monétaire Hostilius Saserna.
Le revers n'est pas d'interprétation facile non plus. Cette Artémis de style grec archaïque est souvent décrite comme une "Diane d'Ephèse", bien loin de la célèbre Artemis polymaste peut-être mal nommée.
Pourtant la référence à Ephèse est vraisemblable. Les ioniens de Phocée sont d'après Strabon, passés à Ephèse pour y prélever un simulacre de la déesse avent de quitter l'Asie mineure pour fonder Massalia. Ils le placèrent dans l'Artemision, le temple qu'ils consacrèrent à leur déesse protectrice dès leur arrivée à Marseille, vers 600 av JC.
http://www.cndp.fr/archive-musagora/merveilles/merveillesfr/temple-artemis/ephesia-hors-ephese.html
Ce revers figurant une idole emblématique de la colonie grecque pourrait donc célébrer la prise de Massalia par les troupes de Jules César après le siège de 49 av JC. Ce ne serait pas une référence à la guerre des Gaules mais à la guerre civile qui suivit opposant César et Pompée.
Il n'est pas impossible que les iconographies soient parfois à double lecture. Même pour l'avers, on y a longtemps vu la déesse Pallor (Pâleur) plutôt que la "Gallia comata" et le dieu Pavor (Effroi) à la place de Vercingétorix pour le second denier de Saserna. Pallor et Pavor, le couple de dieux à qui Tullus Hostilius, 3e roi de Rome et "ancêtre" d'Hostilius Saserna, avait dédié un temple dans sa guerre contre Albe. Même dans ce cas il ne faudrait pas exclure pour autant l'interprétation plus immédiate que pouvait en faire le Romain moins "lettré" contemporain de Jules César, celle du portrait-type d'un couple de Gaulois vaincus.
Au total, un denier honorant probablement les victoires de César en Gaule (guerre de conquête et guerre civile confondues) mais où le magistrat monétaire comme c'était fréquemment le cas à la fin de la période républicaine, a su habilement insérer des références à son illustre et royale ascendance?
myriam- Piliers du forum
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Re: Autres monnaies de Simo75
Merci infiniment pour ton travail de recherches et d'analyse
Pour ce qui est de l'Artémis la ressemblance est frappante mais je voit mal comment elle pourrait symboliser la prise de Marseille ; sauf à considérer que le monétaire a voulu indiquer qu'elle est du côté des romains, la preuve étant la chute de la cité phocéenne ? C'est un peu tiré par les cheveux non ?
Pour ce qui est de l'Artémis la ressemblance est frappante mais je voit mal comment elle pourrait symboliser la prise de Marseille ; sauf à considérer que le monétaire a voulu indiquer qu'elle est du côté des romains, la preuve étant la chute de la cité phocéenne ? C'est un peu tiré par les cheveux non ?
Re: Autres monnaies de Simo75
Myriam a écrit:On peut voir raisonnablement dans le portrait d'avers une personnification de la Gaule, assez proche de celle au carnyx et aux cheveux longs retenus par un simple bandeau figurant sur la cuirasse de l'Auguste de Prima Porta
Ou plus simplement une représentation classique de captive gauloise, rien ne permet de trancher. Un problème identique se pose aussi concernant le très discutable "Vercingétorix" de l'autre denier de ce même monétaire Hostilius Saserna.
Deux revers réunissent ces deux représentations, Crawford 468/1-2
Invité- Invité
Re: Autres monnaies de Simo75
elagabale2000 a écrit:
Pour ce qui est de l'Artémis la ressemblance est frappante mais je voit mal comment elle pourrait symboliser la prise de Marseille ; sauf à considérer que le monétaire a voulu indiquer qu'elle est du côté des romains, la preuve étant la chute de la cité phocéenne ? C'est un peu tiré par les cheveux non ?
Comme le lien que j'ai posté ci -dessus le rappelle, Servius Tullius, 6e roi de Rome, après avoir fait construire par l'ensemble des cités de la ligue latine le temple de Diane sur l'Aventin, y a placé une statue en tous points identique à celle rapportée d'Ephèse de l'Artemision de Massalia, cherchant ainsi à reproduire auprès de ses alliés latins le pouvoir fédérateur du prestigieux sanctuaire d'Ephèse érigé par la ligue ionienne et dont les Phocéens faisaient partie.
(Strabon IV, I, § 4 et 5 http://remacle.org/bloodwolf/erudits/strabon/livre41.htm )
(Tite-Live, http://www.cndp.fr/archive-musagora/merveilles/merveillesfr/temple-artemis/textes/tite-live-diane.html )
Les Romains dataient de la fondation de ce temple de Diane sur l'Aventin la suprématie définitive de Rome sur l'ensemble des cités latines.
En faisant figurer au revers de ce denier l'original de cette statue particulièrement investie symboliquement par les Romains dont ils ne possédaient qu'une "copie d'époque", le monétaire ajouterait au prestige de César ayant obtenu la reddition de Marseille un an auparavant.
C'est entre autres l'avis de Carmine Ampolo cité dans deux articles dont l'un très complet sur le sujet mais malheureusement en italien d'Andrea Parodi
https://www.academia.edu/4165947/Servio_Tullio_l_Aventino_e_il_culto_di_Diana
L'autre article, qq lignes de Raymond Bloch, épigraphie latine et antiquité romaine, p. 339 :
http://www.persee.fr/issue/ephe_0000-0001_1978_num_1_1
Cela reste une hypothèse mais qui se tient me semble-t-il.
myriam- Piliers du forum
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Re: Autres monnaies de Simo75
C'est super par ici on s'éclate à ce que je vois
Que de savoirs et d'histoires en quelques lignes
Ton hypEphèse me semble convaincante
Que de savoirs et d'histoires en quelques lignes
Ton hypEphèse me semble convaincante
Dardanvs- Solidus
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Re: Autres monnaies de Simo75
Merci Myriam pour tes compléments ainsi que simo pour le partage
volubilis- Double Maiorina
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