Vespasien
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rayban35
simo75
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Vespasien
bonjour les amis,
je posterai ci-dessous une présentation historique et numismatique de l'empéreur Vespasien.
Pour ceux qui aiment la lecture en été
Attention au pavé!
simo75- Miliarense léger
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Re: Vespasien
oui mais les vespasiennes cela sent un peu en été quand c'est pas entretenu régulièrement
hâte de te lire
hâte de te lire
rayban35- Solidus
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Re: Vespasien
Pecunia non olet
tinypic ne marche pas ce matin? je ne peux pas poster les images
simo75- Miliarense léger
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Re: Vespasien
1ère partie....
Vespasien (69-79 ap. J.-C.)
« Il avait la taille carrée, les membres robustes et épais ; la figure comme celle d'un homme qui fait de violents efforts. Aussi un railleur, qu'il pressait de dire contre lui un bon mot, lui répondit assez plaisamment : «J'en dirai un, quand vous aurez fini de pousser votre selle». Il jouit toujours d'une excellente santé, quoiqu'il ne fît rien pour l'entretenir, que de se frotter lui-même, dans une salle d'exercice, le cou et les membres un certain nombre de fois, et de faire diète un jour par mois ».
Suétone, Vie de Vespasien, XX
Buste de Vespasien (Musée Capitolin)
Le personnage
Les historiens nous laisseront un portrait positif de l’empereur Vespasien, loin des extravagances et des cruautés des certains de ses prédécesseurs (Néron, Caligula….). La période flavienne (surtout sous le règne de Vespasien et Titus) sera considérée comme une période de paix et prospérité.
Les traits de caractère ci-dessous présentées par les historiens anciens sont à prendre avec prudence.
Il fut célèbre pour sa bonhomie et sa clémence
« Toujours prêt à oublier et à pardonner les torts et les inimitiés, il établit magnifiquement la fille de Vitellius, son ennemi, la dota et la pourvut de tout. Sous le règne de Néron, lorsque la cour lui était interdite, comme il demandait en tremblant à un des officiers de service quel parti il prendrait et où il irait, celui-ci le mit à la porte et l'envoya promener. Dans la suite, quand cet homme vint lui demander grâce, il lui fit exactement la même réponse. Son ressentiment n'alla pas plus loin. Incapable de sacrifier personne à ses craintes ou à ses soupçons, il fit consul Mettius Pomposianus, quoique ses amis l'avertissent de se méfier d'un homme qui passait pour être né sous une étoile qui présageait l'empire: "Eh bien, dit-il, il se souviendra un jour de mon bienfait." »
Suétone, Vie de Vespasien, XIV
D’origine modeste, mais sans aucune honte :
« Dans tout le reste, il montra, dès le commencement de son règne jusqu'à la fin, de la modération et de la bonté. Il ne dissimula jamais la bassesse de son extraction ; souvent même il en fit vanité, et il tourna lui-même en ridicule quelques flatteurs, qui voulaient faire remonter l'origine de la maison Flavia aux fondateurs de Réate, et jusqu'à un compagnon d'Hercule, dont on voit le monument sur la voie Salaria »
Suetone, Vie de Vespasien, XII
Il était reconnu pour être généreux vers les sénateurs et les chevaliers pauvres, ainsi que vers les villes endommagées par des désastres naturels.
Biographie
Issu d’une famille de l’ordre équestre, il nait le 17 décembre du 9 ap. J.-C dans le pays des Sabiens à Phalacrine (actuelle Cittareale). Le père, Titus Flavius Sabinus, était receveur en Asie et banquier en Helvétie (Suisse). La mère, Vespasia Polla, était issue d’une origine noble.
La carrière militaire de Vespasien commence en Thrace comme laticlave (vers l’an 30 ap. J.-C.).
Par la suite il sera questeur en Crète (en 34 ap. J.-C.) ; puis édile et préteur (en 40 ap. J.-C.)
Il participera à l’invasion de la Bretagne à l’époque de Claude. Il sera legatus legionis de la legio II Augusta. Ci-dessous un court extrait de l'histoire romaine de Dion Cassius
« …Plautius eut donc beaucoup de peine à leur recherche ; puis, quand il les eut enfin trouvés (les Bretons n'étaient pas indépendants, mais soumis à divers rois), il vainquit d'abord Cataratacus, et puis Togodumnus, tous deux fils de Cynobellinus, car Cynobellinus lui-même était mort. Leur fuite lui procura la soumission d'une partie des Boduni qui obéissaient aux Catuellani; et, après y avoir laissé garnison, il poussa plus loin. Quand on fut arrivé à un fleuve que les barbares croyaient les Romains incapables de passer autrement que sur un pont, et sur la rive opposée duquel ils étaient, pour cette raison, campés sans précaution, Plautius détacha les Celtes, habitués à traverser facilement à la nage, avec leurs armes, les courants les plus rapides. Ceux-ci, fondant sur les ennemis qui ne s'y attendaient pas, au lieu de frapper les hommes, blessèrent les chevaux qui traînaient les chars, et, portant ainsi le désordre dans leurs rangs, ils enlevèrent toute espèce de sureté à ceux qui les montaient; Plautius envoya en outre Flavius Vespasien qui, plus tard, fut empereur, avec son frère Sabinus, placé sous ses ordres : ceux-ci, ayant également passé le fleuve, firent un grand carnage parmi les barbares pris ainsi à l'improviste…. »
Dion Cassius, Histoire romaine, Livre 60, VIII, 20
Et encore….
« Sous le règne de Claude, il fut, par le crédit de Narcisse, envoyé en Germanie comme légat de légion. De là il passa en Bretagne où il combattit trente fois les ennemis. (2) Il soumit deux peuples très belliqueux, plus de vingt places, et l'île de Vectis, voisine de la Bretagne, tantôt sous le commandement d'Aulus Plautius, lieutenant consulaire, tantôt sous celui de Claude lui-même. (3) Aussi reçut-il les ornements du triomphe et peu de temps après… »
Suétone, Vie de Vespasien, 4
En 63 il sera gouverneur de l’Afrique proconsulaire
Mariage
Vespasien aura comme femme Domitille l’Aînée, qui mourra avant la prise du pouvoir de Vespasien en 69 ap. J.-C.
« Il épousa vers ce temps Flavia Domitilla, qui avait été jadis la favorite de Statilius Capella, chevalier romain de Sabrate en Afrique. Elle ne jouissait que du droit des Latins, mais un jugement de réintégration lui rendit l'entière liberté et le droit de cité romaine. Car elle fut réclamée par son père, Flavius Liberalis, né à Férentium qui n'était que le greffier d'un questeur. Il en eut trois enfants, Titus, Domitien et Domitilla. Il survécut à sa femme et à sa fille, et les perdit toutes deux avant d'arriver à l'empire. Après la mort de sa femme, il reprit son ancienne maîtresse Cénis, affranchie d'Antonia à laquelle elle servait de secrétaire. Il vécut avec elle, et, quand il fut sur le trône, elle tenait à peu près le rang de légitime épouse. »
Suétone, Vie de Vespasien, III
Du point de vue numismatique le nom de Domitilla qu’on trouve sur le monnayage flavien pose quelques problèmes d’interprétation : s’agit-il de Domitille, femme de Vespasien, ou plutôt de sa fille Domitille Junior, morte elle-aussi avant 69 ap. J.-C. ?
Sesterce frappé à l’époque de Titus (81 ap. J.-C.), en mémoire de sa mère…. A remarquer la finesse de gravure du carpentum tiré par 2 mules
Diva Domitilla Senior. Died before AD 69. Æ Sestertius (34.2mm, 23.63 g, 12h). Rome mint. Struck under Titus, AD 80-81. Carpentum drawn right by two mules / Legend around large S • C. RIC II 264 (Titus) var. (obv. legend). Good VF, dark brown patina with traces of red and green, some minor smoothing, patch of roughness in reverse field. Rare.
Un superbe aureus frappé par Domitien pour sa sœur (très probablement, plutôt que pour sa mère)
Aureus 82–83, AV 7.60 g. DOMITIA AVGVSTA IMP DOMIT Draped bust r. Rev. CONCORDIA AVGVS – T Peacock standing r. C 1. BMC Domitian 60. RIC Domitian 150. CBN Domitian 62. Calicó 944 (this coin). Biaggi 445 (this coin).
Diva Domitilla Denarius 82-83, AR 3.44 g. DIVA DOMITILLA AVGVSTA Draped bust r., hair falling down the neck in long plait. Rev. FORTVNA AVGVST Fortuna, draped and diademed, standing l., holding rudder and cornucopiae. C 3. BMC Titus 137. CBN Titus 102. RIC Domitian 157.
Un superbe aureus de Domitien avec sa soeur Domitille, frappé en 82-83 ap. J.-C.
Domitian augustus, 81 – 96. Aureus 82–83, AV 7.74 g. IMP CAES DOMITIANVS AVG P M Laureate head of Domitian r. Rev. DOMITIA AVGVSTA IMP DOMIT Draped bust of Domitia r. C Domitian and Domitia 3. BMC 58. RIC 210. CBN 58. Calicó 943b.
Dès 66 ap. J.-C. la Grande Histoire commence, mais il faudra attendre la deuxième partie.....
simo75- Miliarense léger
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Re: Vespasien
Guerre contre les Juifs
En 66 ap. J.-C. les Juifs se révoltent contre l’occupation romaine.
[b]Si vous êtes intéressé au résumé visuel des 3 phases de la campagne romaine contre les Juifs vous trouverez dans le lien internet ci-dessous celles que je considère comme les meilleures https://www.preteristarchive.com/jerusalem-siege-maps/
Je ne sais pas s’il est encore actif.
En 66, la révolte éclate. Le gouverneur romain Gestius Florus est mal aimé. Il prit la décision de prélever sur le trésor du Temple une somme correspondant au montant des impôts qui seraient dûs par les Juifs
(…) Sur ces entrefaites, les Grecs de Césarée avaient gagné leur cause auprès de Néron et obtenu de lui le gouvernement de cette cité ils l'apportèrent le texte de la décision impériale et ce fut alors que la guerre prit naissance, la douzième année du principat de Néron, la dix-septième du règne d'Agrippa. L'incident qui en devint le prétexte ne répondait pas à la grandeur des maux qui en sortirent. Les Juifs de Césarée, qui tenaient leur synagogue près d'un terrain appartenant à un Grec de cette ville, avaient essayé à maintes reprises de l'acheter, offrant un prix bien supérieur à sa valeur véritable : le propriétaire dédaignait leurs instances et même, pour leur faire pièce, se mit à bâtir sur son terrain et à y aménager des boutiques, de manière à ne leur laisser qu'un passage étroit et tout a fait incommode. Là-dessus, quelques jeunes Juifs, à la tète chaude, commencèrent à tomber sur ses ouvriers et s'opposèrent aux travaux. Florus ayant réprimé leurs violences, les notables Juifs, et parmi eux Jean le publicain, à bout d'expédients, offrirent à Florus huit talents d'argent pour qu'il fit cesser le travail en question. Le procurateur promit tout son concours moyennant finance : mais, une fois nanti, il quitta précipitamment Césarée pour Sébaste, laissant le champ libre à la sédition, comme s'il n'avait vendu aux Juifs que le droit de se battre.
5. Le lendemain, jour de sabbat, comme les Juifs se rassemblaient à la synagogue, un factieux de Césarée installa une marmite renversée à côté de l'entrée et se mit à sacrifier des volailles sur cet autel improvisé. Ce spectacle acheva d'exaspérer la colère des Juifs, qui voyaient là un outrage envers leurs lois, une souillure d'un lieu sacré. Les gens modérés et paisibles se bornaient à conseiller un recours auprès des autorités ; mais les séditieux et ceux qu'échauffait la jeunesse brûlaient de combattre. D'autre part, les factieux du parti Césaréen se tenaient là, équipés pour la lutte, car c'était de propos délibéré qu'ils avaient envoyé ce provocateur. Aussitôt on en vint aux mains. Vainement le préfet de la cavalerie, Jucundus, chargé d'intervenir, accourt, enlève la marmite et tâche de calmer les esprits : les Grecs, plus forts, le repoussèrent ; alors les Juifs, emportant leurs livres de lois, se retirèrent à Narbata, village juif situé à 60 stades de Césarée. Quant aux notables, au nombre de douze, Jean à leur tête, ils se rendirent à Sébasté, auprès de Florus, se lamentèrent sur ces évènements et invoquèrent le secours du procurateur, lui rappelant avec discrétion l'affaire des huit talents. Là-dessus Florus les fit empoigner et mettre aux fers, sous l'accusation d'avoir emporté de Césarée leurs livres de lois.
6. A ces nouvelles, les gens de Jérusalem s'indignèrent, tout en se contenant encore. Mais Florus, comme s'il avait pris à tâche d'attiser l'incendie, envoya prendre dans le trésor sacré dix-sept talents, prétextant le service de l'empereur. Là-dessus le peuple s'ameute, court au Temple et, avec des cris perçants, invoque le nom de César, le supplie de les délivrer de la tyrannie de Florus. Quelques-uns des factieux lançaient contre ce dernier les invectives les plus grossières et, faisant circuler une corbeille, demandaient l'aumône pour lui comme pour un pauvre malheureux. Florus ne démordit pas pour cela de son avarice, mais ne trouva là, dans sa colère, qu'un prétexte de plus à battre monnaie. Au lieu, comme il aurait fallu, de se rendre à Césarée pour éteindre le feu de la guerre qui y avait pris naissance et déraciner la cause les désordres, tâche pour laquelle il avait été payé, il marcha avec une armée de cavaliers et de fantassins contre Jérusalem, pour faire prévaloir sa volonté avec les armes des Romains et envelopper la ville de terreur et de menaces.
Flavius Joseph, [i]Guerre des Juifs, Livre II, XIV, 1-4
Les révoltés proclament à Jérusalem l’indépendance de l’État juif, tuent le grand prêtre pro-romain Ananias, suppriment les sacrifices à l’empereur (institués par Hérode) et frappent des monnaies portant l’inscription « An I de la Liberté »
Néron choisit Vespasien comme comandant
Quand Néron apprit les revers survenus en Judée, il fut saisi, comme de juste, d'un secret sentiment de stupeur et d'alarme, mais au dehors il ne fit voir qu'arrogance et colère. « Ces malheurs, disait-il, étaient dus à la négligence des généraux plutôt qu'à la valeur des ennemis ». La majesté de l'empire lui faisait un devoir d'affecter le dédain pour les épreuves les plus fâcheuses et de paraître élever au-dessus de tous les accidents une âme dont ses préoccupations trahissaient cependant le désordre.
Il se demandait, en effet, à quelles mains il confierait l'Orient soulevé, le soin de châtier la révolte des Juifs et de prémunir les nations voisines déjà atteintes par la contagion du mal. Il ne trouva que le seul Vespasien qui fût à hauteur de la situation et capable de supporter le poids d'une Si lourde guerre. C'était un capitaine qui avait bataillé dés sa jeunesse et vieilli sous le harnais ; longtemps auparavant il avait pacifié et ramené sous l'obéissance de Rome l'Occident ébranlé par les Germains ; ensuite il avait par son talent militaire ajouté à l'empire la Bretagne jusque-là presque inconnue et fourni ainsi à Claude, père de Néron, les honneurs d'un triomphe qui ne lui avait guère coûté de sueur.
Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre III, I, 1-3
En 66 Néron demande à Vespasien, à la tête de 2 légions et 18 cohortes d’auxiliaires, de mater la révolte des Juifs. Son fils Titus, stationné à Alexandrie, se joignera à lui avec une légion supplémentaire. Ils opèrent leur jonction à Ptolémaïs. Les Romains seront également appuyés par des alliés locaux. Les forces romaines devaient avoisiner les 50-60000 hommes.
La résistance des Juifs est exemplaire. Flavius Josèphe nous relate la tentative de prise de la ville de Jotapata par Vespasien
La ville de Jotapata est presque entièrement bâtie sur un roc escarpé et environné de trois côtés de vallées si profondes que le regard ne peut sans s'éblouir plonger jusqu'en bas. Seul le côté qui regarde le nord, où la ville s'étend obliquement sur le flanc de la montagne qui s'abaisse, est abordable. Mais Josèphe, lorsqu'il avait fortifié la ville, avait compris cette montagne dans le rempart pour rendre imprenable aux ennemis la hauteur qui commandait la place. Tout à l'entour, d'autres montagnes ceignent la ville et en dérobent la vue, de sorte qu'on ne pouvait l'apercevoir avant d'être au pied des murs. Telle était la force de Jotapata.
8. Vespasien se piquant d'honneur contre la nature des lieux et l'opiniâtreté des Juifs, résolut de presser plus vigoureusement le siège. Il convoqua ses principaux officiers pour délibérer avec eux sur la suite à donner à l'attaque. On décida d'élever une terrasse du côté où le rempart était abordable. En conséquence, il employa toute son armée à rassembler les matériaux nécessaires. On coupa toutes les forêts qui garnissaient les montagnes voisines de la ville, et au bois s'ajoutèrent d'énormes amas de pierres. Ensuite les soldats se divisent : les uns étendent des claies sur des palissades pour se couvrir des traits lancés de la ville, fit ainsi protégés amoncellent la terre en ne souffrant que de faibles dommages ; les autres éventrent les collines voisines et apportent sans interruption de la terre à leurs camarades. On avait formé trois équipes de travailleurs, de sorte que nul ne demeurait oisif. Les Juifs, pour empêcher cet ouvrage, lançaient du haut des murs sur les abris ennemis de grosses pierres et toutes sortes de projectiles. Même quand leurs traits ne parvenaient pas à traverser les claies, le fracas énorme et les décharges continuelles effrayaient et retardaient les travailleurs.
9. Cependant Vespasien fit dresser autour de la place ses machines de jet, au nombre de en tout, et ordonna de battre les défenseurs des remparts. On vit alors tout à la fois les catapultes lancer des javelots, les pierriers vomir des blocs du poids d'un talent, des brandons enflammés, une grêle de dards, de manière non seulement à chasser les Juifs de la muraille, mais à rendre intenable, en dedans du rempart, tout l'espace compris dans leur rayon d'action. Au tir de l'artillerie s'ajoutait celui d'une nuée d'archers arabes, de gens de trait et de frondeurs. Ainsi empêchés de se défendre du haut des remparts, les Juifs ne restaient pas pour cela dans l'inaction. Ils faisaient des sorties par petits détachements à la manière des brigands, frappant les soldats ennemis après avoir arraché les abris qui les protégeaient : sitôt que les travailleurs quittaient la place, ils démolissaient les terrassements et mettaient le feu aux palissades et aux claies. Vespasien, ayant reconnu l'inconvénient qui résultait de l’éloignement de ses divers chantiers - car les Juifs profitaient des intervalles pour se glisser à l'attaque - relia tous ses abris ensemble et les protégea si bien d'un cordon continu de troupes, que toutes les incursions des Juifs furent repoussées.
10. Cependant les terrassements s'élevaient et atteignaient presque la hauteur du parapet ; Josèphe jugea honteux de ne pas s'ingénier à découvrir quelque moyen de salut pour la ville. Il rassembla donc des ouvriers et leur commanda de surélever le rempart. Comme ces hommes déclaraient ne pouvoir pas travailler sous une pareille grêle de projectiles, il imagina pour eux la protection suivante : on planta dans la muraille de gros pieux recouverts de peaux de bœufs fraîchement écorchés dont les plis arrêtaient les boulets lancés par les pierriers, tandis que les autres projectiles glissaient sur leurs surfaces et que leur humidité éteignait la flamme des brandons [44]. A l'abri de ce masque, les ouvriers, travaillant en sûreté jour et nuit, surélevèrent la muraille jusqu'à une hauteur de vingt coudées et la fortifièrent de tours nombreuses ainsi que d'un robuste parapet. Les Romains, qui se croyaient déjà maîtres de la place, éprouvèrent à cette vue un grand découragement. L'invention de Josèphe et la constance des habitants les frappèrent de stupeur.
11. Vespasien ne fut pas moins irrité par l'habileté de ce stratagème et l'audace des gens de Jotapata, car ceux-ci, enhardis par leur nouvelle fortification, recommençaient leurs sorties contre les Romains (…)
Le siège est titanesque!
La longueur de ce siège, les sorties continuelles des défenseurs faisaient de l'assiégeant lui-même une sorte d'assiégé. Aussi, dès que les terrassements approchèrent des murailles, Vespasien décida d'amener le bélier. On appelle ainsi une poutre d'une longueur énorme, semblable à un mât de navire, garnie à son extrémité d’une grosse masse de fer, qui est façonnée en tête de bélier et d'où la machine a tiré son nom.
Cette poutre est suspendue en son milieu par de gros câbles, comme le fléau d’une balance, à une autre poutre que soutiennent à ses deux bouts de forts poteaux plantés en terre. Une troupe nombreuse d'hommes ramène d'abord le bélier en arrière, puis agissant tous ensemble de tout leur poids, ils le lancent en avant de manière que le fer qui forme saillie vienne heurter les murailles. Il n'y a pas de tour si forte, pas de rempart si large qui, si même ils peuvent supporter le premier choc, ne finissent par céder aux assauts répétés de cet engin.
Tel est le moyen auquel recourut alors le général romain, impatient de prendre de force la ville, en raison des dommages que lui causaient la prolongation du siège et l'activité des Juifs. Les Romains firent donc rapprocher les catapultes et les autres machines de trait pour chasser des remparts ceux qui tenteraient de s’y défendre. En même temps s'étaient avancés les archers et les frondeurs. Tandis que ces décharges ne permettent à personne de monter sur le mur, d'autres soldats amènent le bélier, protégés par une armure continue de boucliers d'osier, au-dessus desquels est tendue une toiture de cuir, pour la plus grande sûreté de la machine et de ceux qui la manœuvrent. Dés le premier choc, la muraille fut ébranlée, et une grande clameur s'éleva de l'intérieur de la place comme si déjà elle était prise.
Des actes héroiques…
(…) A cette occasion se fit remarquer un Juif digne d'attention et de souvenir. nommé Eléazar, fils de Saméas, natif de Gaba en Galilée. Soulevant dans ses bras une pierre énorme, il la lança du haut du mur contre le bélier avec tant de force qu'elle en brisa la tête ; puis, sautant en bas, il enlève cette tête du milieu des ennemis et la rapporte avec le plus grand sang-froid jusqu'au pied du rempart. Devenu une cible pour tous ses adversaires, son corps, qu'aucune armure ne protégeait, recevait leurs coups et fut percé de cinq traits. Mais, sans faire attention à aucune de ses blessures, il gravit le rempart et s'y tint debout à la vue de tous les combattants, qui s'étonnaient de son audace. Enfin, la douleur de ses plaies le saisit de convulsions, et il tomba comme une masse, tenant toujours dans ses mains la tête du bélier.
Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre III, VII, 7-11
Gravure de Antoine Augustin Calmet, 1732, La prise de Jotapata
Vespasien et Titus prennent petit à petit le contrôle de la Galilée…
Tous les Galiléens qui, après la prise d'Iotapata, avaient fait défection des Romains, se soumirent quand Tariéhées succomba : les Romains occupèrent alors toutes les citadelles et les villes excepté Gischala et le mont Itabyrios, tenu par des révoltés. De concert avec ces derniers se souleva la ville de Gamala, située de l'autre côté du lac, en face de Tarichéès (…)
Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre IV, 1
Les événements de la Guerre contre les juifs se mêlent à ceux de l’Empire. En 68 la Gaule se soulève contre Néron
(…) Sur ces entrefaites se répandit la nouvelle du soulèvement de la Gaule ; Vindex, avec l'élite de la population, s'était révolté contre Néron : les historiens ont fait un récit détaillé de ces événements. Ces nouvelles poussèrent Vespasien à hâter la guerre, car il prévoyait déjà les prochaines discordes civiles, le danger auquel serait exposé l'Empire entier, et il espérait, en pacifiant l'Orient, calmer les inquiétudes de l'Italie (…).
Et encore :
Vespasien venait de rentrer à Césarée et se préparait à marcher contre Jérusalem avec toutes ses forces, quand il apprit que Néron avait été mis à mort, après un règne de treize ans, huit mois et huit jours (42). On sait comment ce prince se porta aux excès du pouvoir, après avoir confié la direction des affaires aux hommes les plus scélérats, à Nymphidius et à Tigellinus, indignes affranchis ; comment tous ses gardes l'abandonnèrent, quand ses favoris ourdirent une conjuration : on sait sa fuite dans les faubourgs, avec quatre de ses affranchis restés fidèles, et son suicide (…)
(…)
Tout d'abord, Vespasien différa l'expédition contre Jérusalem, attendant avec impatience à qui passerait le pouvoir après Néron : ensuite il apprit que Galba était empereur, et, comme celui-ci ne lui avait encore adressé aucune instruction relative à la guerre, il n'entreprit rien, mais lui envoya son fils Titus pour le saluer et recevoir ses ordres au sujet des Juifs (…)
Vitellius prend le pouvoir à Rome
Cependant Vespasien, après avoir ravagé les environs de Jérusalem, était de retour à Césarée, quand il apprit les troubles de Rome et l'élévation de Vitellius à l'Empire. (…)Mais si son ressentiment l'excitait à la vengeance, la pensée de l'éloignement où il se trouvait l'en détournait : il estimait que les vicissitudes de la Fortune pouvaient le prévenir avant qu'il n'eût le temps de passer en Italie, surtout par une navigation d'hiver
Vespasien se prépare à rejoindre l’Italie depuis Alexandrie
Vespasien était arrivé à Alexandrie quand y parvinrent les bonnes nouvelles de Rome et de joyeuses ambassades du monde entier, qui dès lors lui appartenait. Cette ville, la plus grande de toutes après Rome, fut trop étroite alors pour la foule qui l'encombrait. Maintenant que tout l'Empire était soumis à Vespasien et l'État romain sauvé contre toute espérance, l'empereur tourna ses vues contre les reste de la Judée. Lui-même, il est vrai, avait hâte, voyant l'hiver à son terme, de naviguer vers Rome ; il régla donc rapidement les affaires d'Alexandrie, et envoya son fils Titus, avec l'élite de l'armée, s'emparer de Jérusalem.
En 70 ap. J.C. Titus s’empare de la ville de Jérusalem. Jérusalem sera saccagée, le Temple sera détruit. Titus aura son triomphe en 71.
Le Triomphe
Bas relief de l’Arc de Titus
Flavius Josèphe décrit le triomphe
Guerre contre les Juifs, Tome VII, V, 4-6
4. Il faisait encore nuit quand toute l'armée, groupée en compagnies et en divisions, se mit en route sous la conduite de ses chefs et se porta non autour des portes du palais, placé sur la hauteur, mais dans le voisinage du temple d' Isis où les empereurs s'étaient reposés cette nuit-là. Dès le lever de l'aurore, Vespasien et Titus s'avancent, couronnés de lauriers, revêtus des robes de pourpre des ancêtres et gagnent les portiques d'Octavie où le Sénat, les magistrats en charge et les citoyens de l'ordre équestre les attendaient. On avait construit devant les portiques une tribune où des sièges d'ivoire étaient placés pour les princes ; ils s'avancèrent pour s'y asseoir, et aussitôt toute l'armée poussa des acclamations à la gloire de leur vertu. Les empereurs étaient sans armes, vêtus d'étoffes de soie et couronnés de lauriers.
Vespasien, après avoir fait bon accueil aux acclamations que les soldats auraient voulu prolonger, fit un signe pour commander le silence qui s'établit aussitôt ; alors il se leva, couvrit d'un pan de son manteau sa tête presque entière et prononça les prières accoutumées ; Titus fit de même. Après cette cérémonie, Vespasien s'adressa brièvement à toute l'assistance et envoya les soldats au repas que les empereurs ont coutume de leur faire préparer. Lui-même se dirigea vers la porte qui a tiré son nom des triomphes, parce que le cortège y passe toujours. Là, ils prirent quelque nourriture et revêtus du costume des triomphateurs, sacrifièrent aux Dieux dont les images sont placées sur cette porte ; puis ils conduisirent le triomphe par les divers théâtres, pour que la foule pût le voir plus aisément.
5. Il est impossible de décrire dignement la variété et la magnificence de ces spectacles, sous tous les aspects que l'on peut imaginer, avec ce cortège d'œuvres d'art, de richesses de tout genre, de rares produits de la nature. Presque tous les objets qu'ont jamais possédés les hommes les plus opulents pour les avoir acquis un à un, les œuvres admirables et précieuses de divers peuples, se trouvaient réunis en masse ce jour-là comme un témoignage de la grandeur de l'Empire romain. On pouvait voir des quantités d'argent, d'or, d'ivoire, façonnées suivant les formes les plus différentes, non pas portées comme dans un cortège, mais, si l'on peut dire, répandues à flots comme un fleuve : on portait des tissus de la pourpre la plus rare, des tapisseries où l'art babylonien avait brodé des figures avec une vivante exactitude : il y avait des pierreries translucides, les unes serties dans des couronnes d'or, les autres en diverses combinaisons et si nombreuses que nous pouvions craindre de nous abuser en les prenant pour les raretés qu'elles étaient. On portait aussi des statues de leurs dieux, de dimensions étonnantes et parfaitement travaillées, chacune faite d'une riche matière.
On conduisait aussi des animaux d'espèces nombreuses, tous revêtus d'ornements appropriés. La foule des hommes qui les tenaient en laisse étaient parés de vêtements de pourpre et d'or : ceux qui avaient été désignés pour le cortège offraient, dans leur costume, une recherche, une somptuosité merveilleuses. Les captifs eux-mêmes, en très grand nombre, étaient richement parés, et l'éclat varié de leurs beaux costumes dissimulait aux yeux leur tristesse, effet des souffrances subies par leur corps. Ce qui excitait au plus haut degré l'admiration fut l'aménagement des échafaudages que l'on portait : leur grandeur même éveillait des craintes et de la méfiance au sujet de leur stabilité. Beaucoup de ces machines étaient hautes, en effet, de trois et quatre étages et la richesse de leur construction donnait une impression de plaisir mêlé d'étonnement. Plusieurs étaient drapées d'étoffes d'or, et toutes encadrées d'or et d'ivoire bien travaillé.
La guerre y était figurée en de nombreux épisodes, formant autant de sections qui en offraient la représentation la plus fidèle ; on pouvait voir une contrée prospère ravagée, des bataillons entiers d'ennemis taillés en pièces, les uns fuyant, les autres emmenés en captivité : des remparts d'une hauteur surprenante renversés par des machines ; de solides forteresses conquises ; l'enceinte de villes pleines d'habitants renversée de fond en comble : une armée se répandant à l'intérieur des murs ; tout un terrain ruisselant de carnage ; les supplications de ceux qui sont incapables de soutenir la lutte ; le feu mis aux édifices sacrés ; la destruction des maisons s'abattant sur leurs possesseurs : enfin, après toute cette dévastation, toute cette tristesse, des rivières qui, loin de couler entre les rives d'une terre cultivée, loin de désaltérer les hommes et les bêtes, passent à travers une région complètement dévastée par le feu.
Car voilà ce que les Juifs devaient souffrir en s'engageant dans la guerre. L'art et les grandes dimensions de ces images mettaient les événements sous les yeux de ceux qui ne les avaient pas vus et en faisaient comme des témoins. Sur chacun des échafaudages on avait aussi figuré le chef de la ville prise d'assaut, dans l'attitude où on l'avait fait prisonnier. De nombreux navires venaient ensuite.
Les dépouilles étaient portées sans ordre, mais on distinguait dans tout le butin les objets enlevés au Temple de Jérusalem : une table d'or, du poids de plusieurs talents, et un chandelier d'or du même travail, mais d'un modèle différent de celui qui est communément en usage, car la colonne s'élevait du milieu du pied où elle était fixée et il s'en détachait des tiges délicates dont l'agencement rappelait l'aspect d'un trident.
Chacune était, à son extrémité, ciselée en forme de flambeau ; il y avait sept de ces flambeaux, marquant le respect des Juifs pour l'hebdomade. On portait ensuite, comme dernière pièce du butin, une copie de la loi des juifs. Enfin marchaient un grand nombre de gens tenant élevées des statues de la Victoire toutes d'ivoire et d'or Vespasien fermait la marche, suivi de Titus, en compagnie de Domitien à cheval, magnifiquement vêtu ; le coursier qu'il présentait au public attirait tous les regards.
6. Le cortège triomphal se terminait au temple de Jupiter Capitolin ; arrivé là, on fit halte, car c'était un usage ancien et traditionnel d'attendre qu'on annonçât la mort du général ennemi. C'était Simon, fils de Gioras ; il avait figuré parmi les prisonniers ; on l'entraîna, la corde au cou, vers le lieu qui domine le Forum (32), parmi les sévices de ceux qui le conduisaient ; car c'est une coutume, chez les Romains, de tuer à cet endroit ceux qui sont condamnés à mort pour leurs crimes. Quand on eut annoncé sa mort, tous poussèrent des acclamations de joie ; les princes commencèrent alors les sacrifices et après les avoir célébrés avec les prières accoutumées, ils se retirèrent vers le palais. Quelques assistants furent admis par eux à leur table ; tous les autres trouvèrent chez eux un beau repas tout préparé. Ainsi la ville de Rome fêtait à la fois en ce jour la victoire remportée dans cette campagne contre les ennemis, la fin des malheurs civils et ses espérances naissantes pour un avenir de félicité.
Un rarissime aureus commémorant le triomphe de Titus, avec revers TRIVMP AVG. Le revers montre la procession, un captif juif. La scène du triomphe est magnifiée par la Victoire qui couronne Vespasien.
Vespasian. Gold Aureus (7.32 g), AD 69-79. 'Judaea Capta' type. Lugdunum, AD 71. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG TR P, laureate head of Vespasian right. Reverse: TRIVMP AVG in exergue, emperor on triumphal quadriga right, holding palm and eagle-tipped scepter, being crowned by Victory standing behind him and accompanied by trumpeter; before horses, soldier escorting captive with arms bound behind his back. RIC 1127; BMC 397; BN 17; Calicó 689; Hendin 147
Monnayage en relation avec la Guerre contre les Juifs
Les célèbres émissions sur la victoire contre les Juifs seront produites dans toutes les dénominations de l’époque : or, argent et bronze. Il y aurait plus d’une quarantaine de types différents.
Un rarissime aureus avec légende (IUDAEA RECEPTA)
Vespasian, 69-70, AV 7.10 g. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG Laureate head r., with drapery on l. shoulder. Rev. IVDAEA – RECEPTA Jewess standing l. in attitude of mourning; before palm-tree. C –. BMC –. RIC –. CBN –. Hendin –. Calicó –.
Un autre aureus datant de 69-70 ap. J.-C., avec le revers IVDAEA qu’on trouvera également sur les deniers.
Vespasianus, 69-79. Aureus 69/70, Rom, auf die Eroberung von Jersualem. Kopf / Trauernde Judaea vor Trophäe. C. 225 RIC II/1, 1 7.29 g.
2 années après le triomphe, le monnayage continue de célébrer la victoire contre la révolte des Juifs. Peut-être qu’une partie de l’or pillé du Temple sera utilisé pour fabriquer cette émission d’aurei
Rarissime aureus (72 ap. J.-C.) frappé à Lyon avec légende DE IVDAEIS
Hess-Divo AG > Auction 330, Lot 32
VESPASIANUS, 69-79. Aureus, Lugdunum, 72. AV 7.30 g. IMP CAES VESPAS AVG PM TR P IIII PP COS IIII Laureate head r., drapery on l. shoulder. Rev. DE IVDAEIS Trophy. BN III, 120, 305. RIC 143, 1179. C. 139. Calicó I, 138, 627a.
Un aureus de 71 ap. J.-C., frappe à Lyon
AV-Aureus, 71, Lugdunum; 7,36 g. Kopf r. mit Lorbeerkranz//IVDAEA - DEVICTA Iudaea steht l. mit gefesselten Händen, dahinter Palme. BMC -; Calico 647 (dies Exemplar abgebildet); Coh. -; RIC² 1119.
Un denier de Vespasien, frappé à Antioche (quel portrait !) avec l’empereur paradant en quadrige
Numismatik Naumann Auction 41, Lot 678
Obv: IMP CAES VESP AVG P M COS IIII. Laureate head right.
Rev: Vespasian driving triumphal quadriga right, holding branch and sceptre.
RIC² 1559.
Autre denier frappé à Antioche (72 ap. J.-C.) de la série commémorative « Judea Capta ». Cette fois le denier est frappé à l’effigie de Titus
Titus. As Caesar, AD 69-79. AR Denarius (18mm, 2.94 g, 6h). "Judaea Capta" commemorative. Antioch mint. Struck under Vespasian, AD 72-73. Laureate and draped bust right / Titus driving triumphal quadriga right, holding scepter, branch, and reins. RIC II 1563 (Vespasian); Hendin 1493; RPC 1935; RSC 395.
Très beau denier de Vespasien, frappe en 72-73 ap. J.-C. à Antioch, anépigraphe
Vespasian AR Denarius. Antioch, AD 72-3. IMP CAES VESP AVG P M COS IIII, laureate head right / Vespasian in military dress to the left of a palm tree, holding a spear in right hand, parazonium in left, and with foot resting on helmet; to the right, sitting on the ground below the palm tree, Judaea in attitude of mourning
Roma Auctions III, Lot 444
Un sublime sesterce de Vespasien, frappé en 71 ap. j.-C, vendu à Roma Auction 8.
Vespasian Æ Sestertius. Rome, AD 71. IMP CAES VESPASIAN AVG P M TR P P P COS III, laureate head right / IVDEA CAPTA, Jewess seated to right in attitude of mourning at foot of palm tree; behind, captive Jewish warrior standing to right with hands bound behind his back; weapons, shields and helmets to left. RIC 161; BMC 534; CBN 489-491 var. (IVDAEA); C. 232 var. (same).
Roma, Auction 8, lot 960
Un as de Vespasien (71 ap. J.-C.), revers Victoria Augusti
As 71, Æ 10.23 g. IMP CAES VESPASIAN AVG COS III Laureate head r. Rev. VICTORIA – AVGVSTI Victory standing r., holding palm branch and placing wreath on legionary standard; in exergue, S C. C 607. BMC –. CBN –. RIC 333.
pour ceux intéressés aux cartes décrivant la Guerre contre les Juifs :
dans la trosième partie : Vespasien empereur à Rome. A suivre....
simo75- Miliarense léger
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Re: Vespasien
Guerre civile et prise du pouvoir
En 68-69 la guerre civile éclate après la mort de Néron. Quatre empereurs vont se succéder en l’espace d’un peu plus d’une année. D’abord Galba en Espagne, ensuite Othon (soutenu par les prétoriens), Vitellius (soutenu par les légions de Germanie) et enfin Vespasien (soutenu par les légions orientales et danubiennes)
Tandis que le fils Titus poursuit le siège de Jérusalem, Vespasien embarque sur un navire depuis Alexandrie en direction de Rome.
L’accueil dans la capitale est triomphal :
« …Quand on annonça que Vespasien approchait, quand ceux qui revenaient parlèrent de l'aménité de son accueil pour tous, aussitôt tout le reste de la multitude, avec les femmes et les enfants, l'attendit aux bords des voies. Dans celles où il passait, on poussait des exclamations de toute sorte inspirées par la joie de le voir et l'affabilité de son aspect ; on l'appelait bienfaiteur, sauveur, seul prince de Rome digne de ce titre.
La cité entière ressemblait à un temple ; elle était remplie de guirlandes et d'encens. C'est à grand peine qu'il put, au milieu de la foule qui l'environnait, se rendre au palais ; là il offrit aux dieux domestiques les sacrifices d'actions de grâces pour son arrivée. La multitude commença alors à célébrer une fête ; divisés en tribus, en familles, en associations de voisins, les citoyens s'attablent à des banquets, répandent des libations et prient Dieu de maintenir le plus longtemps possible Vespasien à la tête de l'Empire, de conserver le pouvoir indiscuté à ses enfants et à ceux qui successivement naîtront d'eux. C'est ainsi que la ville de Rome reçut cordialement Vespasien et atteignit rapidement un haut degré de prospérité »
Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre VII, 4,1
Les troupes de Vitellius sont défaites en décembre 69 ap. J.-C.. Tacite dresse un tableau pathétique de la fin de Vitellius
"La tâche la plus rude fut l'attaque du camp, que les plus intrépides défendaient comme leur dernière espérance. Cette obstination accrut l'acharnement des vainqueurs et surtout celui des vieilles cohortes. Tout ce que l’art a inventé pour la destruction des plus fortes places fut mis en oeuvre, tortue, machines, terrasses, torches enflammées. "Cet exploit, s'écriaient-ils, allait couronner les travaux et les périls essuyés dans tant de combats ! La ville était rendue au sénat et au peuple, les temples aux dieux immortels ; quant au soldat, l'honneur était pour lui dans son camp : c'était là sa patrie, ses pénates ; s'ils n'étaient aussitôt reconquis, il fallait passer la nuit sous les armes."
Les Vitelliens, malgré leur nombre inégal et leur destin moins fort, embrassaient la dernière consolation des vaincus, celle d'inquiéter la victoire, de retarder la paix, de souiller de sang les autels et les maisons du camp. Beaucoup, blessés à mort, expirèrent sur les tours et les remparts. Quand les portes furent brisées, le reste se serra en peloton et fit face au vainqueur ; il n'y en eut pas un qui ne tombât en frappant lui-même ; et le visage tourné vers l'ennemi : tant, jusqu'au moment suprême, ils songeaient à honorer leur trépas !
LXXXV. Rome prise, Vitellius sortit du palais par une porte dérobée, et se fit porter en litière dans la maison de sa femme, sur le mont Aventin. Il comptait s'y cacher le reste du jour, et se réfugier ensuite à Terracine vers les cohortes de son frère ; mais l'inconstance de son esprit et la peur, pour qui la situation présente est toujours la pire, le ramenèrent au palais. Il était vide et abandonné ; tout, jusqu'aux derniers de ses esclaves, s'était dispersé ou fuyait sa rencontre. La solitude et le silence des lieux l'épouvante : il essaye les appartements fermés et frissonne de les trouver déserts. Las d'errer misérablement, il s'enfonce dans un réduit ignoble d'où il est arraché par Julius Placidus, tribun d'une cohorte. Ce fut un hideux spectacle de le voir, les mains liées derrière le dos, ses vêtements en pièces, traîné par la ville au milieu de mille outrages, auxquels personne ne mêlait une larme : la honte d'une telle fin fermait les coeurs à la pitié. Un soldat de Germanie se jeta au-devant de lui en frappant avec fureur : était-ce Vitellius qu'il voulait tuer, dans un accès de colère ou pour abréger son humiliation ? ou bien le coup s'adressait-il au tribun ? on l'ignore. Le tribun eut une oreille coupée, et le soldat fut aussitôt massacré. Quant à Vitellius, on le forçait avec la pointe des armes de lever le front et de le présenter à l'insulte, ou de regarder tantôt ses statues renversées, tantôt la tribune aux harangues et le lieu où avait péri Galba. Ils le poussèrent ainsi jusqu'aux Gémonies, où le corps de Sabinus gisait peu auparavant. Une seule parole généreuse fut entendue de sa bouche : il répondit au tribun qui le maltraitait "que cependant il avait été son empereur." Il tomba enfin percé de mille coups, et le peuple l'outragea mort, avec la même bassesse qu'il l'avait adoré vivant.
Tacite, Histoires, Livre III, LXXXIV-LXXXV
Une fois dans la capitale (printemps 70) il commence son œuvre de restauration de la paix et la prospérité.
Beaucoup d’argent sera utilisé pour bâtir des monuments, notamment le Colisée. Après la Guerre Civile, le trésor est désespéremment vide. Il se chargera de le remplir, en imposant taxes et impôts. Un ce ceux-ci est célèbre (Suétone, Vie de Vespasien, XXIII):
« Son fils Titus l'ayant blâmé d'avoir établi un impôt jusque sur l'urine, il lui mit sous le nez le premier argent de cet impôt, et lui demanda «s'il sentait mauvais». Titus ayant répondu que non, «C'est pourtant de l'urine», lui dit Vespasien. »
Les auteurs anciens lui reprochent son avarice et son goût pour l’argent. Il se peut que pour un observateur moderne l’accusation d’avarice/cupidité paraisse plutôt une capacité à gérer le trésor public ! (Suétone, Vie de Vespasien, XVI)
« Le seul reproche qu'on lui fasse avec raison, c'est d'avoir aimé l'argent. En effet, non content de rétablir les impôts abolis sous Galba, d'en créer de nouveaux et de plus pesants, d'augmenter les tributs des provinces et de les doubler quelquefois, il fit ouvertement des trafics honteux même pour un particulier, achetant, par exemple, certaines choses en bloc, dans le seul but de les revendre plus cher en détail. Il vendait les magistratures aux candidats et les absolutions aux accusés, qu'ils fussent innocents ou coupables.
On prétend même qu'il donnait les plus grands emplois aux plus rapaces de ses agents, afin de les condamner quand ils se seraient enrichis. Ils étaient pour lui, disait-on communément, comme des éponges qu'il savait emplir et presser tour à tour. D'autres pensent, au contraire, que l'extrême pénurie du trésor et du fisc lui fit une nécessité du pillage et de la rapine ; aussi avait-il dit, au commencement de son règne, «que l'Etat avait besoin, pour se soutenir, de quatre milliards de sesterces». Cette dernière opinion me paraît d'autant plus vraisemblable, qu'il employa très bien ce qu'il avait mal acquis »
Sutérone, Vie de Vespasien, XVI
La Temple de Jupiter Capitolin
Au cours des batailles de l'année des quatre empereurs, le temple de Jupiter Capitolinus a été incendié par les troupes de Vitellius. Le nouveau bâtiment commandé par Vespasien avait déjà été inauguré en l'an 75.
« On eut ensuite un regard pour les dieux: on ordonna le rétablissement du Capitole »
Tacite, Histoires, 4, IV
IX. Cette contestation fut suivie d'une autre, Les préteurs de l'épargne (car les deniers publics étaient alors administrés par des préteurs) se plaignirent de la pauvreté de l'État, et demandèrent qu'on modérât les dépenses. Le consul désigné, envisageant grandeur du fardeau et la difficulté du remède, renvoyait ce soin à l'empereur. Helvidius voulut que le sénat prononçât. Les consuls recueillaient les avis, quand Vulcatius Tertullinus, tribun du peuple, s'opposa formellement à ce qu'une si grande affaire fût décidée en l'absence du prince. Helvidius avait proposé que l'État rebâtit le Capitole, en invitant Vespasien à aider l'entreprise. Un silence prudent laissa tomber cet avis, auquel on ne pensa plus. Il y en eut pourtant qui ne l'oublièrent pas.
Tacite, Histoires, 4, IX
LIII. Le soin de rebâtir le Capitole fut remis par le prince à L. Vestinus, de l'ordre équestre, mais que son crédit et sa réputation égalaient aux premiers de l'État. Les aruspices, assemblés par Vestinus, prescrivirent de transporter dans des marais les débris de l'ancien temple et de bâtir sur le même emplacement, ajoutant que les dieux ne voulaient pas que le plan fût changé. Le onze avant les calendes de juillet, par un ciel serein, tout l'espace consacré au temple fut environné de bandelettes et de couronnes.
Des soldats portant des noms heureux entrèrent dans cette enceinte avec des rameaux de favorable augure. Les Vestales, accompagnées de jeunes garçons et de jeunes filles dont les pères et les mères vivaient encore, firent des aspersions d'eau de sources vives et de rivières. Ensuite le préteur Helvidius Priscus, guidé par le pontife Plautius Élianus, purifia le terrain en offrant un suovétaurile ; et les entrailles des victimes ayant été posées sur un autel de gazon, il pria Jupiter, Junon, Minerve, et les dieux tutélaires de l'empire, de seconder l'entreprise et d'élever, par leur divine assistance, cette demeure commencée pour eux par la piété des hommes.
Puis il toucha les bandelettes attachées à la première pierre et entrelacées avec des cordes. En même temps les autres magistrats, les prêtres, le sénat, l'ordre équestre et une grande partie du peuple, rivalisant d'efforts et d'allégresse, traînèrent à sa place cette pierre énorme. On jeta çà et là dans les fondements des pièces d'or et d'argent, et les prémices de métaux à l'état naturel et que nulle fournaise n'avait domptés encore. Les aruspices défendirent de profaner l'édifice avec de l'or ou des pierres destinés à un autre usage. La hauteur en fut augmentée : c'est le seul changement que la religion sembla permettre, et la seule magnificence qui parut manquer à l'ancien temple, fait, comme le nouveau, pour contenir un si grand nombre d'adorateurs.
Tacite, Histoires, 4, LIII
Vespasian, 69 - 79 n. Chr. AE Sesterz, (25,35 g.), 76 n.Chr. Mzst. Rom. Vs.: IMP CAES VESPASIAN AVG P M TR P P P COS V CENS, Kopf mit Lorbeerkranz r. Rs.: Tempel des Jupiter Capitolinus mit den Statuen der Kapitolinischen Trias, Giebelfiguren und Akroteren. Im Abschnitt SC. RIC 577;
Vespasien prendra en grande consideration son titre de Pontifex Maximus de 71 ap. J.-C. C’est probablement dans cette optique que ce magnifique aureus fut frappé.
Vespasian AV Aureus. Rome, AD 73. IMP CAES VESP AVG CEN, laureate head right / VESTA, domed tetrastyle Temple of Vesta, containing statue of Vesta holding [patera] and sceptre; temple flanked by two further statues. RIC 515; Calicó 690a (same obv. die). 7.12g, 20mm, 1h.
Le monnayage romain sous Vespasien
Un tableau fort utile pour la datation
Pour les néophytes, la première caractéristique à connaitre du monnayage de Vespasien et qu’il faut tout de suite présenter est l’existence de plusieurs ateliers frappant monnaie pour Vespasien. Je vais brièvement présenter les plus importants ou intéressants.
1) Atelier : Rome
L’Atelier de Rome est évidemment l’atelier le plus important pour Vespasien. Il frappera monnaie à partir de la fin de 69 ap. J.-C jusqu’à la fin du règne, toujours en quantités importantes.
Les portraits sont naturels et expressifs. Les revers sont bien proportionnés, le lettrage est bien espacé. Le portrait de Vespasien varie beaucoup pendant les séries.
Le premier portrait est une adaptation de celui de Vitellius. Dans la deuxième partie du règne les bustes sont plus petits mais deviennent caractéristiques.
Les thèmes véhiculés par les monnaies issues de l’atelier de Rome sont plutôt conservateurs, en partie inspirés par les thèmes des monnaies d’Auguste.
Les thèmes de la restauration de la république romaine sont particulièrement présents dans le monnayage de 70-71 ap. J.-C. (ex. Libertas Publica ou SPQR Adsertori Libertatis publicae) ; ainsi que sur le thème de la paix restaurée (Concordia Augusti, Aequitas, Pax…)
A partir de 71 ap. J.-C. Titus et depuis 73 ap. J.-C. Domitien partagent le monnayage avec Vespasien.
Les légendes :
Entre 69 et 73 les légendes d’avers et revers se lisent intérieurement
Rome, AD 70. (Roma Numismatics, Auction IV, lot 532)
IMP CAESAR VESPASIANVS AVG, laureate head right / COS ITER FORT RED, Fortuna standing left, resting right hand on prow and holding cornucopiae in left. RIC 19
Entre 73 et 75 ils se lisent extérieurement
Depuis 75 l’avers se lit extérieurement et le revers intérieurement :
Vespasian Denarius. 75 AD. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG, laureate head right / PON MAX TR P COS VI, Pax seated left holding branch. RSC 366
RIC 772, (RIC [1962] 90),
Le quinaire refait son apparition après une pause d’un siècle
Quinar, 75 - 79. IMP CAESAR VESPASIAN AVG. Kopf mit Lorbeerkranz rechts. Rs: VICTORI - A - AVGVSTI. Victoria mit Kranz in der erhobenen Rechten und geschultertem Palmzweig in der Linken nach rechts eilend. RIC 130 (a). C. 614. BMC 287. CBN -. 1,46 g.,
Bronze : le style et les thèmes sont similaires à l’argent, ainsi que le lettrage. L’atelier de Rome et de Lyon produiront les bronzes de la période (ceux qui sortent de l’atelier ont souvent un globe sous le buste de Vespasien).
2) Tarraco (fin 69 jusqu’à 71 ?)
L’atelier ouvert par Galba est contrôlé par Vespasien dès la fin de 69.
Les monnaies sont rares. Le lettrage est soigné, plutot petit. Les figures du revers sont grandes et maigres. Les portraits sont peu réalistes…
Un denier frappé en 69-70 ap. J.-C.. Le portrait !
VESPASIAN (69-79). Denarius. Tarraco. (Numismatik Naumann auction 43, lot 859)
Obv: IMP CAESAR VESPASIANVS AVG. Laureate head left.
Rev: LIBERTAS PVBLICA. Libertas standing left, holding purse and sceptre.
RIC² 1339.
Un denier extraordinaire frappé en 69-70 ap. J.-C. à Tarraco, avec le revers unique : VICTORIA IMP VESPASIANI. Estimé à 100frs or par le Cohen !!
AR-Denar 3,60g Tarraco 69-70
Av: IMP CAESAR VESPASIANVS AVG, Lorbeerbekränzter Kopf nach links.
Rv: VICTORIA IMP VESPASIANI, Victoria auf Globus stehend nach links hält Kranz und Palmzweig.
Un aureus de 69-70 ap. J.-C.
(D) Aureus (7,30g), unbekannte Münzstätte in Spanien (Tarraco?), 69-70 n.Chr. Av.: IMP CAESAR AVG - VESPASIANVS, Kopf mit Lorbeerkranz n.r. Rv.: MARS / VLTOR, Mars mit Lanze und Trophaeum n.r. -- Unbedeutende kleine Druckstelle am Rd., kleine dünne Kratzer im Rv. RIC 257, RIC² 1297 (R2),
3) Lyon (fin 69 jusq’à 73 ? pour l’argent. Pour le bronze jusqu’à la fin du règne)
L’atelier gagne de l’importance sous le règne de Vespasien. Il s’agit du deuxième atelier par production monétaire, en activité en 70-72 et puis surtout pour la production des bronzes en 77-78.
Le style est marqué par des portraits lourds et inexpressifs. Le lettrage est régulier avec une taille moyenne.
Un aureus de 71 ap. J.-C.
Aureus, AD 71, Lugdunum (Lyons) mint. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG TR P, laureate head of Vespasianus to right. Rv. : COS III – FORT RED, Fortuna standing to left, holding globe and caduceus. Calicó 613; RIC II² 1111; BMCRE 382; BN 292; Mazzini col. 97; C. 97; Hunter -. 7,41g.
Un aureus frappé en 72 ap. j.-C.
Vespasian. 69-79 AD. Aureus, 7.43g (5h). Lugdunum, 72 AD. Obv: IMP CAES VESPAS AVG P M TR P IIII P P COS IIII Head laureate right. Rx: PACI AVGVSTI Winged Nemesis walking right, pulling out drapery from breast and holding caduceus, preceded by serpent. RIC 1180
Aureus frappé en 72 ap. J.-C. de la série Judaea
Vespasian AV Aureus. Lyons mint, 72 AD. IMP CAES VESPAS AVG P M TR P IIII P P COS IIII, laureate head right / DE IVDAEIS, trophy of arms & armor, captives (?) at base. Cohen 139
Un portrait lyonnais inexpressif à souhait pour ce denier frappé en 71!
Vespasian. AD 69-79. AR Denarius (3.37 g, 7h). Lugdunum (Lyon) mint. Struck AD 71. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG TR P, laureate head right / IVDAEA DEVIC[TA], draped Jewess standing left, head slightly bowed, hands tied in front of her; behind, palm-tree bearing fruit. RIC II 289;
4) Illyricum (fin 69)
L’attribution d’une petite série de deniers à cette région est probable. Vespasien envoyera ses armées conquérir l’Italie en stationnant d’abord en Illyricum.
Le buste est petit avec un relief prononcé. Les figures du revers sont petites.
Vespasian, 69-79. Denarius (Silver, 19mm, 2.84 g 7), uncertain early military issue, Illyricum (?), c. 69-70. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG Laureate head of Vespasian to righ. Rev. CONSEN[SVS EXERCIT] Two soldiers facing each other and clasping their right hands, each holding an aquila in his left hand. BMC 414. BN -. Cohen 78. RIC 305. RIC² 1351
5) Asie Mineure (Ephèse, Byzance….)
Ephèse est le centre de frappe des monnaies en Asie Mineure. L’activité commence en 70 ap. J.-C. (le monnayage de Titus et Domitien sont également en partie concernés)
Un rarissime aureus frappe en 72.73 ap. J.-C. avec Pax au revers. Contrairement aux deniers qui ont été frappés en quantités importantes, les aurei sont rarissimes
Aureus, Ephesus 72-73, AV 7.29 g. IMP CAESAR VESPAS AVG COS IIII TR P P P Laureate head r.; below, annulet. Rev. PACI·ORB – TERR·AVG Diademed, draped and turreted bust of Pax r. C –, cf. 294 (COS III and PAX bust l.). BMC –, cf. p. 96, note (COS III and PAX bust l.). RIC –. CBN . Calicó 657 var. (COS III).
Denier de 70 ap. J.-C. Revers intéressant : LIBERI IMP AVG VESPAS
Vespasien - Denier - (70, Ephèse). Ar ; 2.86 gr ; 17 mm (Monnaies d'Antan > Auction 12, lot 152)
A/ IMP CAESAR VESPAS AVG COS II TR P P P. Tête laurée à droite.
R/ LIBERI IMP AVG VESPAS. Vespasien et Titus.
Vespasian (69-79), Denarius, Ephesus, AD 71; AR (g 3,10; mm 17; h 6) (Bertolami Fine Arts - ACR Auctions > Auction 24, lot 659)
; IMP CAESAR VESPAS AVG COS III TR P P P, laureate head r., Rv. CONCORDIA - AVG, Ceres seated l. on ornate high-backed chair, with corn ears and poppy and cornucopiae; in ex., EPHE. RIC I 329 = II 1428
Vespasian AR Denarius. Ephesus, AD 71. IMP CAESAR VESPAS AVG COS III TR P P P, laureate head right / PACI AVGVSTAE, Victory standing to right, holding wreath and palm branch; at her feet, EPHE (ligate). RIC 1431; RSC 276; RPC 833; BMCRE 457
6) Antioche (fonctionnant en 69 et ensuite en 72-73 ap. J.-C.)
la première émission d’argent et or d’Antioche est reporté par Tacite.
« Parmi les soins de la guerre, le premier fut de faire des levées et de rappeler les vétérans. On désigne des villes fortifiées pour y fabriquer des armes : on frappe à Antioche des monnaies d'or et d'argent, et tous ces travaux, dirigés par des mains habiles, exécutés chacun à leur place, avançaient avec rapidité. Vespasien les visite en personne, encourage les travailleurs, anime l'activité par ses éloges, la lenteur par son exemple, usant plus souvent de persuasion que de contrainte, et dissimulant les vices de ses amis plutôt que leurs vertus. Il distribua des charges de procurateurs et de préfets ; il décora de la dignité sénatoriale beaucoup d'hommes que d'éminentes qualités élevèrent bientôt aux premiers honneurs: il en est toutefois à qui leur bonne fortune tint lieu de mérite ».
Tacite, Annales, Livre II, 82
Le portrait sont robustes, le relief du buste est très élevé, le lettrage est inégal et rugueux. Le flan est souvent court.
Un aureus unique, frappé en 70 ap. J.-C. attribué à Antioche
SPQR / OB CS within oak wreath. C –. BMC –. RIC 1540. Biaggi 336. Calicó 672 (this coin). Unique
Aureus de 72-73 ap. J.-C., légende Virtus Augusti
Vespasian. AD 69-79. AV Aureus (19mm, 7.44 g, 12h). Antioch mint. Struck AD 72-73. IMP • VESPAS • AVG P M TRI • P • P • P • COS • IIII •, laureate and draped bust left / VIRTVS AVGVSTI, Virtus standing right, left foot on shield, holding vertical spear in right hand and parazonium in left. RIC II 1552; RPC II 1926 (same obv. die);
Une rareté : frappe en 72-73, revers Pax Augusti
Vespasian, 69-79. Aureus (Gold, 17 mm, 7.36 g, 1 h), Antiochia, 72-73. IMP VESPAS AVG P M TRI P P P [COS IIII] Laureate head of Vespasian to left. Rev. PAX A[VGVSTI] Vespasian, nude, standing front, head to left, holding spear in his left hand and raising female seated right, wearing three-pointed crown. BMC 504. Calicó 664 ( same dies ). Cohen -. RIC 1550. RPC II 1924.
Un aureus dynastique rarissime
MÜNZEN DER RÖMISCHEN KAISERZEIT. Vespasianus, 69-79. - und Titus. AV-Aureus, 72/73, Antiochia; 7,47 g. Drapierte Büste des Vespasianus l. mit Lorbeerkranz//IMP CAES VESPAS AVG F TRI P II COS II Kopf des Titus r. BMC -; Calico -; Coh. -; RIC² -.
Vespasianus (69-79) (Auktionshaus H. D. Rauch GmbH > E-Auction 20, lot 278)
(D) Denarius (3,46g), Antiochia (Antakya), 72-73 n. Chr. Kopf mit Lorbeerkranz / Neptun mit Acrostolium und Szepter, Fuß auf Globus. RIC² 1555, RSC 274. Minimale Korrosionsspuren am Rd., kleine Stempelfehler, etwas scharf gereinigt.
Un denier de Titus césar, frappé à Antioche en 72-73.
Titus. As Caesar, AD 69-79. Classical Numismatic Group > Electronic Auction 373, lot 371<9
AR Denarius (17mm, 3.28 g, 6h). Antioch mint. Struck under Vespasian, circa AD 72-73. Laureate, draped, and cuirassed bust right / Concordia seated left, holding patera and cornucopia. RIC II 1560 (Vespasian); RPC II 1932; RSC 44. Good VF, toned, minor porosity.
Quelques thématiques présentes dans le monnayage de Vespasien.
La fondation d’une dynastie
Vespasien insistera énormément et dès le début du règne sur la fondation d’une dynastie familiale, flavienne. Le monnayage témoignera de la volonté de Vespasien de fonder cette dynastie. L’image d’une dynastie stable est primordiale
Un aureus frappé à Antioche, avec les 2 fils au revers
Aureus, Antioch 72-73, AV 7.39 g. IMP·VESPA·AVG·PM – TRI P P P COS IIII Head laureate l. with drapery on l. shoulder. Rev. CAE DVM ET TI CAES IMP VESPAS Confronted bare heads of Titus facing l. and Domitian facing r. C 8 (this coin misread). BMC pag. 106, note* (this coin). CBN –. RIC 1548 (this coin)
Numismatic Ars Classica, Auction 67, lot 132
Denier frappe à Ephèse (70 ap. J.-C.), avec les 2 fils au revers
Vespasien - Denier - (70, Ephèse). Ar ; 2.86 gr ; 17 mm
A/ IMP CAESAR VESPAS AVG COS II TR P P P. Tête laurée à droite.
R/ LIBERI IMP AVG VESPAS. Vespasien et Titus
Dans l’aureus suivant Vespasien célèbre le fils, victorieux de la révolte des Juifs. Véritable bras droit de l’empereur et successeur désigné, Titus sera honoré par cette émission d’aurei.
Aureus, Antiochia 72–73, AV 7.58 g. IMP CAES VESP AVG P M Laureate head of Vespasian r. Rev. IMP CAES VESP AVG P TRI P COS II Bare head of Titus r. RIC 359. BMC p. 105, * and pl. 18, 11 (these dies)
NAC Auction 41, lot 61
Titus et Domitien en habits de magistrats tenant une branche
Obverse legend :IMP CAESAR VESP-ASIANVS AVG .:Tête laurée de Vespasien à droite (O*) .
Reverse legend :CAESAR AVG F COS CAESAR AVG F PR :Bustes affrontés de Titus à gauche et de Domitien à droite, têtes nues .
Denier frappé à Ephèse en 71
Denarius, Ephesus 71, AR 3.53 g. IMP CAESAR VESPAS AVG COS III TR P P P Laureate head of Vespasian r. Rev. AVG VESPAS / LIBERI IMP Confronted head of Titus, on l., and Domitian, on r.; between them, EPHE ligate. C 2. BMC 455. RIC 1429. CBN 347 var. RPC 831.
Sesterce frappe en 72 ap. J.-C. à Lyon
Sestertius, Lugdunum 72, Æ 26.14 g. IMP CAES VESPASIAN AVG P M TR P II P COS IIII Laureate head r., globe at point of bust. Rev. T IMP AVG F COS II CAESAR DOMITIAN AVG F COS DESIG II S – C Titus and Domitian standing to front, each with spear and parazonium
Un rare sesterce de 71
Vespasian, 69 – 79. Sestertius 71, Æ 24.77 g. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG P M TR P Laureate bust r., wearing aegis. Rev. TITVS ET [D] CAESAR VESPASIANV S C Titus and Domitian seated r. and l. C –. BMC –. RIC 56 (these dies and this coin cited).
Propagande agrarienne
Des séries importantes mettront en avant des thèmes issus de l’agriculture. La symbolique n’est pas toujours claire mais il est évident le message derrière ces monnaies : la productivité agricole de l’Empire et les bienfaits du règne de Vespasien dans cette prospérité.
Il serait intéressant de lier ces revers avec des politiques agricoles ciblées mais rien n’a pu être prouvé. Il faudra les lire comme un message exhaltant la prospérité de l’époque flavienne
Cette série est frappé vers la fin du règne de Vespasien (à partir de 77 ap. J.-c.)
Vespasian. AD 69-79. AR Denarius (18mm, 3.53 g, 6h). Rome mint. Struck AD 77-78. Laureate head left / Sow standing left with three piglets. RIC II 983; RSC 214. Good VF, toned. Great metal for issue.
Obv: IMPCAESARVESPASIANVSAVG - Laureate head right.
Rev: IMP XIX - Modius with grain ears. 77-78 (Rome).
Obv: IMPCAESARVESPASIANVSAVG - Laureate head right .
Rev: No legend Exe: IMPXIX - Goat herder seated left, milking goat. 77-78 (Rome).
Cérès, la déesse des moissons et de l’agriculture
AV-Aureus, 77/78, Rom; 7,27 g. Kopf r. mit Lorbeerkranz//Ceres steht l. mit Ähren, Mohnkugel und Zepter. BMC S. 55 Anm.; Cal1001
Autre particularité du monnayage de Vespasien : l’utilisation de thèmes et revers du passé, en particulier d’Auguste.
Aureus 79, AV 7.27 g. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG Laureate head r. Rev. TR – POT X – COS VIIII Capricorn standing l.; below, globe. RIC 117. BMC 252. C 555. CBN 217 (these dies). Calicó 685 (this coin).An outstanding portrait of great strength. Virtually as struck and Fdc
Vespasian (69-79), Aureus, Rome, AD 75; AV (g 7,38; mm 20; h 6); IMP CAESAR - VESPASIANVS AVG, laureate head r., Rv. Bull butting r.; in exergue, COS VI. RIC I 87 = II 778; C 112 var.; Calicó 620.
un aureus de Titus avec un revers issu du monnayage républicain
Aureus 77-78. T CAESAR IMP - VESPASIANVS Tête laurée de Titus à droite / COS VI Rome casquée et tenant une lance, assise à droite sur des boucliers, le pied gauche posé sur un casque; à ses pieds, la louve romaine; dans le champ, deux aigles. 7,31g. C. 64; RIC II (2ème éd.) 194; Calicó 738a.
Aureus 76. 7,49g. IMP CAESAR VESPASIANVS AVG Tête laurée de Vespasien à droite / COS VII Taureau debout à droite. C. 117; RIC 119, 840; Calicó 622 (même coin d?avers).
il y aura encore un compléement dans quelques jours....
simo75- Miliarense léger
- Messages : 1905
Date d'inscription : 20/08/2013
Age : 48
Re: Vespasien
Superbe documentation,
Merci du partage, je vais lire ça attentivement.....
Merci du partage, je vais lire ça attentivement.....
Georges- Miliarense léger
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Date d'inscription : 14/06/2019
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